Crise de l'eau en Guadeloupe : "Les moyens ne sont pas à la hauteur", dénonce Harry Durimel, maire écologiste de Pointe-à-Pitre

Alors que la Guadeloupe est confrontée depuis des années à une crise de l'eau due à un mauvais état des canalisations et à la pollution par le chlordécone, le maire écologiste de Pointe-à-Pitre et avocat historique des victimes du chlordécone, réclame "une réaction à la mesure de la crise".
Article rédigé par franceinfo
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Une source d'eau naturelle utilisée par les habitants des communes de Capesterre et de Trois-Rivières, en Guadeloupe, le 26 juillet 2018. (CEDRICK ISHAM CALVADOS / AFP)

Alors que la Guadeloupe fait face depuis des années à une crise de l'eau due à un mauvais état des canalisations et à la pollution par le chlordécone Harry Durimel, maire écologiste de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), et avocat historique des victimes du chlordécone, estime vendredi 22 mars, sur franceinfo que "les moyens ne sont pas à la hauteur de la crise".

La responsabilité de ce fiasco "je ne la mets pas que sur l'Etat", mais aussi sur "les élus locaux en Guadeloupe", a-t-il affirmé. A l'occasion de la journée internationale de l'eau, Harry Durimel rappelle que des habitants de la Guadeloupe "restent parfois trois jours, une semaine, un mois sans eau". "Je me demande si ça se passait quelque part dans l'Hexagone on accepterait ça, c'est inadmissible", insiste l'élu. "90% des Guadeloupéens ont du chlordécone dans le sang, non seulement il n'y a pas d'eau mais quand il y en a, l'eau empoisonne. La situation est extrêmement grave et je ne sais ce qu'il faudra pour qu'on puisse avoir une réaction à la mesure de la crise", s'inquiète Harry Durimel.

"Triple fiasco"

L'écologiste dénonce "la corruption" et les "dérives" de certains élus. "Voilà un domaine où la compétence est locale et on dirait que parce que la compétence est locale, l'Etat se dit 'qu'ils se débrouillent entre eux', fustige-t-il. "On dirait qu'on s'accommode que des gens restent sans eau, moi en tant que maire on doit fermer des écoles, on est en pleine discrimination", ajoute-t-il.

Le réseau de distribution de l'eau en Guadeloupe connaît "beaucoup de fuites, une grande perte, une désorganisation, l'Etat a cru à une solution magique, en mettant fin au millefeuille d'organismes qui gérait l'eau, en créant un syndicat unique appelé SMGEAG (syndicat mixte de gestion de l'eau et de l'assainissement de Guadeloupe), mais on dirait que les problèmes se sont exacerbés depuis que l'on a unifié l'organisation de la gestion de l'eau. C'est un triple fiasco qui explique qu'on en soit là, fiasco démocratique, politique et judiciaire", fustige Harry Durimel.

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