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Famille recluse à Saint-Nazaire : les parents placés en garde à vue

Le parquet envisage de demander l'ouverture d'une information judiciaire à l'encontre des deux parents. 

Article rédigé par franceinfo avec Reuters
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
C'est dans un appartement de cet immeuble de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) que les pompiers ont découvert, le 5 janvier 2013, une famille vivant recluse depuis trois ans au moins.  (OLIVIER LANRIVAIN / MAXPPP)

Le couple et quatre de leur cinq enfants vivaient quasiment coupés du monde. Les parents de la famille qui vivait recluse depuis au moins un an dans son appartement de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) ont été placés en garde à vue jeudi 10 janvier, dans le cadre d'une enquête ouverte pour "abandon moral et matériel de mineurs". Selon l'AFP, le parquet envisage de demander l'ouverture d'une information judiciaire à l'encontre des deux parents. 

"Les premières investigations ne permettent pas de conclure à l'existence d'éléments constitutifs du délit de séquestration", a indiqué la procureure de Saint-Nazaire, Florence Lecoq. "Mais elles attestent de conditions de vie matérielles, sociales et intellectuelles extrêmement précaires, d'absence d'hygiène et d'un isolement total de la cellule familiale", a-t-elle indiqué. 

Où en est l'enquête ? 

L'enquête établit d'ores et déjà que les circonstances dans lesquelles les parents ont cru devoir élever leurs enfants sont "de nature à compromettre leur santé, leur sécurité, leur moralité et leur éducation", a précisé la procureure. "Sous réserve d'auditions ultérieures et des résultats des examens médicaux légaux en cours et à venir, les trois enfants majeurs entendus n'allèguent aucune violence ou maltraitance", a-t-elle par ailleurs souligné. 

Comment le père justifie-t-il cet isolement ?

Selon Florence Lecoq, cet isolement est "justifié par les parents par la crainte du monde extérieur, ressenti comme intrusif, hostile et agressif", précise la procureure dans un communiqué. "Aucune violence ou maltraitance" n'a toutefois été signalée par leurs trois enfants majeurs, âgés de 19 à 25 ans. Leurs deux autres enfants mineurs de 14 et 16 ans, handicapés et déscolarisés au profit d'un enseignement par correspondance, devraient être entendus prochainement par les enquêteurs. 

"Les enfants se sont petit à petit trouvés privés de liens sociaux, d'un suivi médical sérieux, d'activité physique et d'une scolarité adaptée, leurs parents refusant toute aide extérieure jugée illégitime et revendiquant leur mode de vie",  a précisé Florence Lecoq.

La famille aurait-elle pu être repérée plus tôt ? 

Selon la procureure, le couple avait par ailleurs déjà été condamné par défaut en 2008 pour des faits similaires, "décision non définitive à ce jour", précise-t-elle, indiquant qu'elle envisage d'ouvrir une information judiciaire à l'encontre des parents.

L'office HLM en charge de leur immeuble a indiqué de son côté n'avoir reçu "aucun signal d'alerte au cours des dernières années" concernant cette famille.

L'homme, âgé de 51 ans, son épouse de 47 ans et les quatre enfants avaient été retrouvés samedi par les pompiers, alertés par la mère de famille, laquelle avait prétexté un malaise. Selon les voisins de la famille, seul le père sortait de l'appartement pour effectuer les courses alimentaires du foyer. Il avait été hospitalisé en psychiatrie, sitôt la découverte des pompiers faite.

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