Eric Woerth a demandé à être entendu par la justice "le plus rapidement possible" dans le dossier Bettencourt
"Il faut expliquer, c'est ce que j'essaye de faire depuis trois semaines", a dit samedi le ministre du Travail dans sa ville Chantilly (Oise), et dont les propos ont été cités dans le JDD.
L'ex-Premier ministre M.de Villepin, lui, a appelé dimanche le dépaysement du dossier, la création d'une commission d'enquête et la saisine d'un juge indépendant.
Eric Woerth demande a être entendu par la justice
Le ministre du travail Eric Woerth a demandé à être entendu par la justice "le plus rapidement possible" dans le dossier Bettencourt. Selon Eric Woerth, "l'enquête est une bonne chose, cela permet de dire la vérité. Plus il y a d'enquêtes, mieux c'est... Tout est transparent".
"Je suis à la disposition de la police et de la justice", a-t-il indiqué. "Les conditions d'embauche de ma femme sont transparentes. Qu'est-ce qu'on me reproche ?", se demande-t-il. "Il y a une sorte de folie collective, la chaleur sans doute. On vous jette en pâture", a encore commenté le ministre, propos rapportés par le Journal du dimanche.
Le ministre du Travail est visé par des accusations de conflit d'intérêts en raison de la proximité de son couple avec la famille Bettencourt. Il est soupçonné de financement politique illégal depuis les accusations de l'ex-comptable Claire Thibout au site d'information Médiapart.
Le ministre va porter plainte contre X pour dénonciation calomnieuse dans le cadre de cette affaire.
Villepin préconise un dépaysement du dossier
Pour l'ancien Premier ministre, dans un entretien au Parisien/Aujourd'hui en France, "il y a pour l'instant un doute sur les procédures qui sont mises en oeuvre".
Evoquant les "liens d'amitié" entre le procureur de Nanterre Philippe Courroye, qui conduit les enquêtes préliminaires, et le chef de l'Etat Nicolas Sarkozy, Dominique de Villepin estime qu'"il y a donc une suspicion". "On ne pourra pas tourner la page de ces affaires si on ne peut pas aller jusqu'au bout de la vérité", ajoute-t-il.
Selon le fondateur du nouveau mouvement République solidaire, "plusieurs gestes significatifs sont possibles comme le dépaysement du dossier hors des Hauts-de-Seine, la création d'une commission d'enquête parlementaire et la saisine d'un juge d'instruction indépendant".
Bayrou appelle "d'urgence" à un "sursaut républicain"
Le président du MoDem, François Bayrou, a appelé dimanche "d'urgence" à un "sursaut républicain" à propos de l'affaire Woerth/Bettencourt, jugeant "impossible que la France continue à s'enfoncer dans des situations aussi glauques les unes que les autres".
Invité du Grand rendez-vous Europe1/Le Parisien, M.Bayrou s'est inquiété de "l'état de la France" et a fait valoir qu'il fallait "d'urgence un sursaut républicain". Pour lui, il est "impossible que la France continue à s'enfoncer dans des situations aussi glauques les unes que les autres, des situations qui sont dangereuses pour l'esprit public, qui entraînent un découragement et un délitement de ce que l'esprit d'un pays doit être".
Il est "normal et urgent que le président de la République s'exprime", a-t-il poursuivi, à la veille de l'intervention de Nicolas Sarkozy sur France 2.
Le président du MoDem a fait la liste des "facettes tout aussi inquiétantes les unes que les autres" que lui inspire l'affaire Bettencourt dans laquelle le ministre du Travail Eric Woerth est empêtré. Il a cité ainsi: "le conflit d'intérêts entre responsables publics et intérêts privés", "la situation impensable de guerre entre un procureur (Philippe Courroye) et la présidente du tribunal (Isabelle Prévost-Desprez), tous deux à Nanterre", la "révélation de ce qu'est le bouclier fiscal avec les 30 millions d'euros reversés à Mme Bettencourt (...) illustration de ce que le bouclier fiscal est totalement injuste", "la liberté de la presse" et "tout ce qu'on a appris sur le financement des partis (...) avec des structures à intérêts personnels".
"Tout cela est impossible pour une démocratie bien équilibrée (...) Nous avons besoin d'un gouvernement qu'on estime et qu'on respecte et qui est à l'abri de tout soupçon", a fait valoir le président du Mouvement démocrate.
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