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Edgard Tupët-Thomé, l'un des quatre derniers compagnons de la Libération, est mort à l'âge de 100 ans

Seuls 3 compagnons de la Libération lui survivent : Daniel Cordier, Hubert Germain et Pierre Simonet.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Edgard Tupët-Thomé et son épouse Geneviève Tupët-Thomé à Binic (Côtes-d'Armor), où ils résidaient, le 5 juin 2010. (MAXPPP)

Le Compagnon de la Libération Edgard Tupët-Thomé est mort, mercredi 9 septembre, à l'âge de 100 ans. "Le Président de la République salue ce résistant de la première heure, qui fut jusqu'à son dernier souffle un homme engagé, prêt à opposer aux mauvais vents de l'histoire le souffle de l'idéal", a écrit l'Elysée dans un communiqué.

"J'apprends avec une profonde tristesse le décès d'Edgard Tupët-Thomé, compagnon de la Libération, qui avait célébré ses 100 ans en avril dernier. J'adresse mes sincères condoléances à sa famille et à ses proches. Paris, commune Compagnon de la Libération, ne l'oubliera pas", a écrit la maire PS de Paris, Anne Hidalgo, sur Twitter.

"Notre devoir est de faire vivre sa mémoire, avec celle de ceux qui ont combattu pour le triomphe de nos valeurs", a réagi la ministre des Armées Florence Parly, également sur Twitter.

L'un des cinq premiers engagés militaires secrets des FFL

Né le 19 avril 1920, Edgard Tupët se détourne d'études de théologie entreprises à Reims pour s'engager dans l'armée en 1938. Sergent quand la guerre éclate, il prend part aux combats en Lorraine, en Belgique puis participe à Dunkerque à la protection de l'évacuation des soldats britanniques. Fait prisonnier, il parvient à s'évader lors de son transfert vers l'Allemagne.

Au lendemain de l'armistice, n'acceptant pas la défaite, il tente en vain de quitter la France pour rejoindre les Forces françaises libres (FFL). Il s'engage finalement dans la Résistance intérieure aux côtés de Roger Warin. Plus particulièrement chargé de repérer des terrains d'atterrissage clandestins, il devient l'un des cinq premiers engagés militaires secrets des FFL en France.

Envoyé en Grande-Bretagne en 1941, il est affecté à l'état-major particulier du général de Gaulle sous le pseudonyme de Thomé, et suit une instruction parachutiste. Chargé d'une mission en France par le Bureau central de Renseignements et d'Action (BCRA), il est parachuté le 9 décembre 1941 dans la région de Châteauroux, et se blesse à la tête lors de l'atterrissage. Il repart en Angleterre en mai 1942 pour pouvoir se soigner.

En novembre 1942, il part rejoindre le détachement d'instructeurs commando de Saint-Pierre-et-Miquelon. Puis en 1943, il est affecté au détachement des Antilles.

Avec le 3e régiment de chasseurs parachutistes (RCP), intégré au Special Air Service (SAS) britannique, il accomplit à partir de l'été 1944 des missions à haut risque en Bretagne, dans le Jura et en Hollande, qui infligent de grosses pertes matérielles et humaines à l'ennemi.

Trois compagnons encore en vie

Sur les 1 038 distingués par Charles de Gaulle pour leur engagement au sein de la France libre pendant l'Occupation allemande, seuls 3 compagnons de la Libération sont toujours en vie : Daniel Cordier, Hubert Germain et Pierre Simonet.

Parmi ce millier de compagnons, un tiers sont morts au combat et 80% des survivants sont blessés pendant le conflit. Cinq reposent au Panthéon : Felix Eboué, André Malraux, René Cassin, Jean Moulin et Pierre Brossolette.

Le dernier Compagnon sera inhumé dans la crypte du Mont Valérien dans le dernier caveau vide, entre George Brière, matelot au 1er régiment de fusiliers-marins, tué dans les Vosges en novembre 1944, et Alfred Touny ("Colonel Guérin") fusillé en avril 1944, également Compagnon de la Libération.

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