Des "mesures" ont été prises pour protéger les policiers de la BAC de Grenoble et leurs familles, assure Brice Hortefeux
Selon le ministre de l'Intérieur, des policiers impliqués dans la fusillade qui s'est produite après le braquage du casino d'Uriage-les-Bains le 16 juillet, sont menacés de mort.
Un des auteurs du braquage a été tué pendant l'échange de coups de feu. Sa mort a provoqué des incidents dans le quartier de La Villeneuve, à Grenoble.
Invité sur Europe 1 mardi matin, François Fillon a déclaré : "On est en face de gens extrêmement dangereux, extrêmement violents, et donc nous allons donc devoir répondre avec une extrême détermination." Et le Premier ministre de préciser : "On met les familles qui sont menacées à l'abri mais on met en même temps beaucoup de moyens pour retrouver les auteurs de ces menaces."
Selon Lepoint.fr, plusieurs policiers feraient l'objet d'un "contrat".
Les trois qui ont été impliqués dans la fusillade du 16 juillet ont été mutés, a indiqué mardi Brigitte Jullien, directrice départementale de la Sécurité publique de l'Isère. Une vingtaine de fonctionnaires de la Bac, sur les 30 que compte cette unité à Grenoble, a en outre "accepté d'aller se reposer en famille" pour "prendre du recul par rapport à (...) ces menaces", selon la même source. Des renforts ont été envoyés de Marseille, Lyon et Saint-Etienne.
A la suite de menaces de mort, une instruction judiciaire a été ouverte pour "association de malfaiteurs en vue de commettre un crime en bande organisée".
Un local municipal incendié
Un local municipal a été incendié dans la nuit de lundi à mardi dans le quartier de la Villeneuve. Une voiture en flammes a été lancée sur le bâtiment, a indiqué une source judiciaire. Par ailleurs, une perquisition dans un bar du quartier lundi a permis de découvrir une cache d'armes, des armes de poing et des pistolets mitrailleurs. Le patron du bar devait être déféré devant un juge.
Le milieu du grand banditisme veut "venger" la mort de l'un des siens
"Il y a eu des mesures de protection radicales qui ont été prises pour protéger le personnel de la BAC compte tenu de la menace réelle et compte tenu du milieu particulier à Grenoble", a déclaré à l'AFP Daniel Chomette, responsable de la SGP-FO (Syndicat des gardiens de la paix-Force ouvrière) de l'Isère.
"A partir du moment où c'est un bandit chevronné qui est mort sur cette intervention, le milieu du grand banditisme et les bandes veulent venger sa mort." Selon Daniel Chomette, ces personnes "sont capables de tout et de n'importe quoi. D'ailleurs on l'a vu dans les nuits qui ont suivi puisqu'ils sortent de la foule, à visage découvert, armes au poing pour tirer sur les véhicules de la BAC".
"Tant que les commanditaires de ces contrats ne sont pas mis hors d'état de nuire, tant qu'on n'a pas saisi un certain nombre d'armes, qui circulent encore, il convient de protéger les gens", a poursuivi le responsable de la SGP-FO. "Aujourd'hui le ministère de l'Intérieur est bien conscient de cette situation extrêmement tendue, dangereuse et particulière."
Le parquet de Grenoble a ouvert une information judiciaire sur le braquage du casino
L'information judiciaire ouverte le 23 juillet concerne le braquage du casino d'Uriage-les-Bains (Isère) et ses suites, notamment les tirs d'un malfaiteur à l'encontre de policiers. Le 16 juillet, Karim Boudouda, 27 ans, et un complice avaient braqué le casino de la ville thermale avant de se faire prendre en chasse par la police jusqu'à Grenoble.
Au terme de cette course-poursuite, Karim Boudouda avait été tué lors d'un échange de tirs avec les hommes de la BAC sur lesquels il avait ouvert le feu en premier avec un fusil-mitrailleur. La mort de Karim Boudouda, inhumé le 22 juillet, avait donné lieu à trois nuits de violences urbaines dans son quartier de la Villeneuve à Grenoble, qui a retrouvé un "calme précaire" ces derniers jours, selon la police. Des coups de feu avaient été tirés contre les policiers.
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