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Des louanges socialistes pour réconforter Ségolène Royal

"Tristesse", "douleur" et "dignité" : le Parti socialiste s'offusque et compatit à la défaite de Ségolène Royal, dimanche à La Rochelle, face au dissident Olivier Falorni. 

Article rédigé par franceinfo
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Ségolène Royal, le 17 juin à La Rochelle. (NICOLAS TUCAT / AFP)

"Toujours la trahison trahit le traître", a voulu philosopher Ségolène Royal, citant le poète Victor Hugo avant même l'annonce officielle des résultats des élections législatives, dimanche 18 juin. La défaite n'en est pas moins difficile à avaler. Largement battue, l'ancienne candidate malheureuse à la présidentielle de 2007 et aux primaires socialistes n'a recueilli que 37,03% des voix, contre 62,97% pour le dissident socialiste Olivier Falorni, dans la 1re circonscription de Charente-Maritime (La Rochelle-Ile de Ré). Mais elle peut compter sur un fort soutien socialiste.

Numéro deux du PS, Harlem Désir a salué Ségolène Royal. Selon lui, elle a mené le combat électoral "avec beaucoup de dignité, de ténacité dans des conditions tout à fait déplorables qui ont été créées par M. Falorni", a-t-il estimé. Pour lui, elle garde "une voix forte". Sur France 2, Elisabeth Guigou a évoqué "un sujet de tristesse. Je pense qu'elle ne méritait pas ça (...) Elle avait toute sa légitimité, non seulement pour être à l'Assemblée, mais pour présider l'Assemblée nationale." 

Royal battue : "Elle ne méritait pas ça", dit Guigou (Francetv info)

"Dans la direction, il n'y a personne qui considère aujourd'hui que ce soit une bonne chose qu'elle perde", a encore abondé le sénateur David Assouline, à Libération (article payant).

"Triste nouvelle"

"Il n'y a pas un seul socialiste qui peut rester indifférent à cette triste nouvelle. Elle a apporté au PS. Elle a réussi à créer un lien charnel avec les Français", a réagi Claude Bartolone, député socialiste de Seine-Saint-Denis, dans les colonnes du Parisien (article payant). "Je suis persuadé que Ségolène se relèvera de cette épreuve", a poursuivi celui qui brigue désormais la place au perchoir que visait Royal.

Pour la Première secrétaire, Martine Aubry, Falorni a été élu "grâce aux voix de la droite et de l'extrême droite""Je voudrais avoir une pensée particulière pour Ségolène Royal. Ce qu'elle vit ce soir est douloureux", a-t-elle lancé depuis la rue de Solférino.

Falorni veut siéger au sein du groupe socialiste

Interrogée un peu plus tôt, sur France 2, au sujet de son concurrent Olivier Falorni, qui l'a emporté, Ségolène Royal avait serré les dents : "Non, je ne souhaite pas répondre". Le dissident PS a affirmé, dimanche soir, qu'il voulait siéger dans la majorité présidentielle. "Je défendrai la politique de François Hollande", n'a-t-il pas hésité à lancer, évoquant "une direction nationale totalement autiste, qui ne comprend rien à rien"

Olivier Falorni s'est prévalu du soutien du président du groupe socialiste au Sénat, François Rebsamen, "qui a une attitude beaucoup plus républicaine, car c'est un républicain". François Rebsamen avait glissé que "c'est le groupe socialiste" à l'Assemblée qui dira si le dissident peut siéger sur les bancs du PS. Pour lui, l'échec de Royal n'est que le résultat d'un "parachutage qui s'est mal passé".

Quel avenir pour Ségolène Royal ?

Citant un "dirigeant du PS", le Figaro croit savoir que "si Falorni n'avait pas reçu le soutien en sous-main de gros bonnets du PS, il ne se serait pas maintenu". Il évoque Lionel Jospin, le "voisin de l'île de Ré", tandis qu'un député PS confie qu'elle a été "se mettre dans la gueule du loup".

Le rêve de prendre le perchoir envolé, reste la question de l'avenir de la présidente de Poitou-Charentes. "A Solférino certains la voient candidate à la succession d'Aubry", affirme Libération. "Je continuerai aussi à peser sur les choix et sur la réussite de la politique nationale que mène le gouvernement de Jean-Marc Ayrault et le président de la République",  affirme Ségolène Royal. 

Briguera-t-elle le poste de Martine Aubry à l'automne ? "Je n'exclus rien, je réfléchis et je veux de toutes mes forces continuer à mettre mon expérience et mon savoir-faire et mon amour de la France au service des Français." Pour elle, "ce n'est certainement pas un retrait de la vie politique".

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