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Des centaines de salariés se sont massés mercredi dans le hall de France Télévisions pour accueillir les deux ex-otages

Journalistes, preneurs de son, caméramans, personnels administratifs... Tùmous les collaborateurs du groupe attendaient cet instant depuis des mois: revoir Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier vivants et en bonne santé.Hervé Ghesquière a notamment évoqué les risques encourus par les deux journalistes lors de leur capture par les talibans.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier accueillis à France Télévisions par le personnel et le PDG du groupe Rémy Pflimlin (AFP PHOTO / PHILIPPE DUPEYRAT)

Journalistes, preneurs de son, caméramans, personnels administratifs... Tùmous les collaborateurs du groupe attendaient cet instant depuis des mois: revoir Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier vivants et en bonne santé.

Hervé Ghesquière a notamment évoqué les risques encourus par les deux journalistes lors de leur capture par les talibans.

Dès leur entrée dans le hall, les deux ex-otages journalistes ont été reçus par un flot nourri d'applaudissements. Très émus, les deux ex-otages ont alors pris la parole pour remercier l'ensemble des collaborateurs pour cet accueil et leur soutien indéfectible durant 18 mois.

Mise au point et explications
"Nous ne sommes pas allés affronter la face Nord de l'Everest en tongs (...) On n'est pas allé à 'l'aventurette'. On était bien préparé. On a pris le moins de risque possible", a affirmé Hervé Ghesquière, histoire de répondre à Nicolas Sarkozy, notamment, qui les avait accusés d'inconscience.

"Personne ne nous a rien dit, que cela soit clair". "On savait pertinemment où on allait". "On a juste voulu voir s'il y a une route, qui s'appelle l'axe Vermont, et si cette route est contrôlée par l'armée française, par l'armée afghane, par la police afghane, par les taliban ou par personne. A priori par personne, ni à l'époque, ni encore aujourd'hui", a-t-il raconté.

"On n'a pas eu de chance. On était bien préparé, on a pris le minimum de risque possible. On a été vendu à un check-point, infiltré par un informateur taliban et on a été intercepté vingt kilomètres plus loin". "Apparemment, de ce qu'on sait, si on n'avait pas été intercepté à la première 'embuscade', il y en avait une deuxième qui nous attendait, et une troisième. Ils avaient ordre de tirer et si on ne s'arrêtait pas, ils avaient ordre de nous tuer parce qu'on était pour eux des espions", a aussi expliqué Hervé Ghesquière.

"Je voulais vraiment être clair là-dessus, parce qu'il y a beaucoup de polémiques, beaucoup de choses dites", a souligné le journaliste. "C'est important de mettre les point sur les 'i'". Il a affirmé qu'il éprouvait "plus que jamais" l'envie de faire son métier et que les journalistes se devaient d'aller en Irak ou en Afghanistan, zones de conflit à risque.

"Il ne faut pas toujours être avec l'armée française, avec l'armée américaine, il ne faut pas toujours être 'embedded'" - terme anglais employé pour désigner les journalistes opérant dans des unités militaires, qui les protègent.

"Il faut aussi qu'on ait un autre point de vue. Un autre point de vue, c'est aller là où on est allé et où plein d'autres journalistes vont", a répété Hervé Ghesquière.

Avant de conclure: "Le risque zéro n'existe pas".

Nicolas Sarkozy, qui s'est publiquement réjoui de leur libération et a accueilli les deux hommes dans la discrétion, avait été très critique à leur égard en 2010, lors d'un conseil des ministres. Les qualifiant d'"inconscients", selon des propos rapportés par les médias, le président de la République avait jugé "insupportable de voir qu'on fait courir des risques à des militaires pour aller les chercher dans une zone dangereuse où ils avaient l'interdiction de se rendre". Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, alors secrétaire général de l'Elysée, avait ensuite blâmé l'"imprudence vraiment coupable" des deux reporters.

De son côté, le chef d'état-major des armées, le général Jean-Louis Georgelin, avait déploré le coût des opérations menées pour les recherches, qu'il avait chiffré à "10 millions d'euros". Il avait appelé au "sens de la responsabilité des uns et des autres".

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