Claude Guéant en guerre contre un groupuscule islamiste
Le groupuscule islamiste Forsane Alizza sera dissous, a annoncé le ministre de l'Intérieur, jugeant "insupportable" qu'un groupement puisse, en France "former des personnes à la lutte armée".
Le groupuscule islamiste Forsane Alizza sera dissous. Le ministre de l'Intérieur l'a annoncé, lundi 23 janvier, en marge d'un déplacement à Mantes-la-Jolie (Yvelines). "Il est insupportable que dans notre pays, un groupement forme des personnes à la lutte armée, je dis bien à la lutte armée, pour toute éventualité terroriste contestataire qui pourrait se présenter", s'est indigné le ministre.
Mohammed Achamlane, porte-parole de Forsane Alizza ("Les cavaliers de la fierté"), a immédiatement réfuté toute dimension violente de son mouvement, jugeant que les propos du ministre relevaient de "la pure calomnie" et "de la diffamation". Il a confirmé avoir reçu ce week-end un courrier lui annonçant la décision du ministère de l'Intérieur de dissoudre son mouvement et lui demandant une réponse sous dix jours.
Si le groupuscule n'est pour l'heure pas la cible de procédure judiciaire dans le cadre de la législation antiterroriste, le ministère de l'Intérieur y voit "un sas de radicalisation", et l'accuse de "dispenser des formations au combat", selon un responsable.
Un imam sous le coup d'une procédure d'explusion
Fondé en 2010, Forsane Alizza compterait moins d'une centaine de militants selon le ministère, plusieurs centaines selon ses dirigeants. Ses membres ont fait parler d'eux à plusieurs reprises. En juillet 2010, visages dissimulés, ils avaient exhorté les passants à ne plus aller dans un restaurant McDonald's de Limoges, accusant l'enseigne de restauration rapide d'être au service d'Israël. Cette action avait valu en septembre une peine de prison avec sursis à Mohammed Achamlane. Il avait également été condamné pour avoir appelé à brûler le code pénal dont "pas une ligne ne protège les musulmans".
Claude Guéant a également annoncé une procédure pour expulser un imam tunisien, Mohammed Hammami. Celui-ci officie rue Jean-Pierre Timbaud à Paris, haut lieu de la mouvance tabligh, un mouvement "rigoriste et ultraorthodoxe" qui fut pendant un temps le "sas du terrorisme", affirme Le Figaro, qui a révélé l'information dimanche. Le ministre a accusé l'immam d'avoir tenu "des propos violemment antisémites" ou d'avoir appelé "à fouetter, je cite, 'à mort', la femme adultère".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.