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Des associations dénoncent la chasse à la marmotte : "On ne l'utilise plus pour la manger, ni pour sa graisse, ni pour sa fourrure"

Plusieurs associations ont déposé un recours pour interdire la chasse de ce petit rongeur des montagnes, que le tribunal administratif de Grenoble doit examiner jeudi 19 octobre.
Article rédigé par Etienne Monin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une marmotte dans la vallée des Merveilles, dans les Alpes, le 7 septembre 2016 (photo d'illustration). (SYLVESTRE / MAXPPP)

La marmotte, véritable emblème des alpages, est toujours chassée en France. La justice administrative va trancher sur la légalité de cette pratique, jeudi 19 octobre dans l'après-midi. Le préfet de Savoie a signé en septembre dernier un arrêté autorisant la chasse à la marmotte, qui est contesté en urgence devant le tribunal administratif de Grenoble par six associations.

>> "Le ragoût de marmotte ne mérite pas qu'on la tue" : des associations demandent l'interdiction de cette chasse traditionnelle

Le président de la Fédération de chasse de la Savoie, Régis Clapier, défend de son côté la chasse à la marmotte, qu'il qualifie d'institution utile et culturelle. "C'est une belle chasse parce que c'est un animal qui déjoue l'homme. Il faut l'approcher, il faut réussir à l'attirer. Et puis, quand vous tuez une marmotte, vous la partagez avec des copains au fond du chalet, c'est merveilleux", assure-t-il. 

Aucun comptage officiel

Les associations ont organisé des rassemblements, ont écrit une pétition et une tribune, et ont porté le dossier devant la justice pour tenter de mettre un terme à cette chasse qu'elles jugent archaïque. "Aujourd'hui, on n'utilise plus la marmotte, ni pour la manger, ni pour sa graisse, ni pour sa fourrure.", explique la présidente de Justice Animaux Savoie, Pauline Di Nicolantonio. 

"C'est une chasse qui est interdite de l'autre côté des Alpes, en Italie. D'un côté, on interdit donc cette chasse et de l'autre, ce sont près de 1 000 marmottes qui sont chassées chaque année."

Pauline Di Nicolantonio, présidente de Justice Animaux Savoie

à franceinfo

La marmotte est pourtant protégée par la convention de Berne, qui impose un bon état des populations. Mais il n'existe pas de vision scientifique, faute de comptage, regrette Marc Peronnard de France nature environnement. "On veut savoir ce qu'il en est des populations exactement, et qu'on ne tire pas à l'aveugle sur des populations tant qu'on ne connaît pas la dynamique de reproduction", demande-t-il. Les associations considèrent que les marmottes sont en déclin, tandis que les chasseurs estiment qu’il y en a dans de plus en plus de communes. Ce sera à la justice de trancher.

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