Chasse traditionnelle : la LPO va saisir le Conseil d'État après l'autorisation de la chasse à l'alouette
En autorisant la chasse à l'alouette dans quatre départements, Emmanuel Macron "désavoue son propre ministre qui avait garanti attendre le jugement du Conseil d’État avant toute décision", dénonce le président de la LPO Allain Bougrain-Dubourg.
"Le gouvernement fait le choix de la récidive en reprenant des arrêtés qu’il sait illégaux", réagit vendredi 7 octobre dans un communiqué la Ligue de protection des oiseaux (LPO), alors que des arrêtés ministériels autorisant à nouveau la chasse "traditionnelle" de l'alouette dans quatre départements du Sud-Ouest ont été publiés vendredi au Journal Officiel. Ils permettent aux chasseurs de la Gironde, des Landes, du Lot-et-Garonne et des Pyrénées-Atlantiques de chasser plus de 100 000 oiseaux sauvages à l'aide de matoles (cages) et de pantes (filets).
La LPO annonce d'ores et déjà son intention de saisir le Conseil d'État en déposant un recours en référé. L'an dernier, de précédents arrêtés avait été suspendus par le Conseil d'État, déjà saisi par la LPO et l'association One Voice, l'institution jugeant "illégale" cette chasse. Une décision qui avait entraîné une manifestation historique à Mont-de-Marsan, dans les Landes, en septembre 2021, réunissant quelque 20 000 chasseurs venus de toute la France.
Comment et Pourquoi @EmmanuelMacron vient d’autoriser la chasse de plus de 100.000 individus d’une espèce en déclin, déjà jugée illégale à plusieurs reprises par le @Conseil_Etat et @UEFrance ?
— LPO France (@LPOFrance) October 7, 2022
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À la suite de ces précédents contentieux, le Conseil d'État doit toujours se prononcer sur le fond de l'affaire. Mais le gouvernement n'a pas attendu son jugement pour publier ces arrêtés, contrairement à ce qui avait été indiqué par le ministère de la Transition écologique dans un premier temps.
"La décision d'Emmanuel Macron de rétablir des pratiques moyenâgeuses affectant une espèce fragile va à l’encontre de ses prétentions et désavoue son propre ministre qui avait garanti attendre le jugement du Conseil d’État avant toute décision", regrette le président de la LPO Allain Bougrain-Dubourg dans un communiqué.
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