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Chasse : "Cette réflexion de jour sans chasse doit se jouer et se débattre localement", estime la secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité

Après la mort samedi dans le Cantal d'une randonneuse de 25 ans à la suite d'un accident de chasse, Bérangère Abba, la secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité, promet sur franceinfo lundi des "décisions" pour que "cela n'arrive plus jamais".

Article rédigé par franceinfo
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Bérangère Abba, le 1er février 2022, à l'Assemblée nationale. (ALAIN JOCARD / AFP)

"Je ne dis pas que cette réflexion de jour sans chasse ne doit pas avoir lieu, je pense qu'elle doit se jouer et se débattre localement", a déclaré lundi 21 février sur franceinfo Bérangère Abba, secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité. Elle promet "que les décisions suivront pour que cela n’arrive plus jamais", après la mort d'une randonneuse de 25 ans à la suite d'un accident de chasse.

franceinfo : Est-il normal de pouvoir utiliser une arme à 16 ans ?

Bérangère Abba : Cela interpelle en matière d'expérience et dans la responsabilité que l'on confère à ces jeunes qui sont bien formés. Elle [la chasseuse de 17 ans à l'origine du coup de feu et de la mort de la randonneuse dans le Cantal] avait passé avec succès tous les examens, elle était a priori habituée à cet environnement, elle connaissait le terrain. On peut continuer à se poser la question de l'expérience avec de telles armes.

Vous avez promis des décisions. Quelles sont-elles ?

Il faut que l'enquête éclaire les circonstances de ce drame. Il s'avère que la majeure partie du temps, voire sur chaque accident, on constate un non-respect des règles de sécurité. Les règles essentielles comme le tir fichant [le projectile va se ficher dans le sol à une distance très courte après la cible], le respect de l'angle de tir, la connaissance de son environnement, bien souvent sont enfreintes en cas d'accident. S'il s'avère que nous ne pouvons faire respecter de telles règles, il faut renforcer la formation, l'encadrement, jusqu'à ce qu'on ne puisse plus déplorer ce type de drame. On a un gros enjeu sur la signalisation des battues. Il y a peut-être un pas de plus à faire sur cette signalisation.

Est-ce aux promeneurs de faire attention ?

Il faut connaître les dates des battues et savoir où elles se situent. En France, au-delà des dates de chasse il y a beaucoup d'endroits, de forêts qui ne sont pas tous les jours chassés. La première des choses, quand on veut profiter sereinement de la nature, c'est de pouvoir connaître les endroits chassés. Il s'avère que dans de nombreuses forêts domaniales on a des jours sans chasse. J'ai demandé, il y a quelques mois, à ce que l'ONF mette en ligne sur son site les cartes et les calendriers des chasses.

Qu'entendez-vous par renforcer la formation ?

C'est ce qu'on a fait en 2019, c'est une façon d'avoir une formation continue, de vérifier qu'on a toujours les bons gestes, les bons réflexes et qu'on se posent toujours les questions de base.

Actuellement, une remise à niveau doit avoir lieu tous les dix ans. Est-ce trop long ?

Cela doit se mettre en place régulièrement pour que toute la population de chasseurs soit passée par cette formation de remise à niveau. Nous devons accélérer. C'est une règle qui est récente, elle date de 2019, et elle a connu dans sa mise en œuvre des difficultés liées au contexte sanitaire. Donc, il faut absolument que nous accélérions.

Allez-vous décréter des jours sans chasse ?

Que cette réflexion ait lieu c'est une intention, mais elle doit surtout se déterminer au niveau local parce qu'il y a des pratiques différentes selon les territoires, les types de chasse. Il faut que chacun trouve sa place dans ces espaces. Je déploierai dans les mois qui viennent avec l'IGN et l'ONF un outil et une sorte d'application qui permettra de connaître où se situent les éventuelles actions de chasse. Je ne dis pas que cette réflexion de jour sans chasse ne doit pas avoir lieu, je pense qu'elle doit se jouer et se débattre localement.

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