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"Jean Germain s'était engagé sans compter pour la ville de Tours"

Le député Jean-Patrick Gille, premier adjoint de Jean Germain pendant douze ans, réagit à la mort de l'ancien maire de Tours.

Article rédigé par Ilan Caro - Propos recueillis par
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Jean Germain (G), alors maire de Tours, au côté du député PS Jean-Patrick Gille, en décembre 2009 à Tours. (  MAXPPP)

Le député socialiste d'Indre-et-Loire Jean-Patrick Gille était un proche de l'ancien maire de Tours Jean Germain, retrouvé mort mardi 7 avril, le jour de l'ouverture de son procès, après avoir laissé une lettre d'adieu. "Choqué" et "abasourdi" par cette nouvelle, celui qui fut son premier adjoint pendant douze ans a accepté de confier son sentiment à francetv info.

Francetv info : Que ressentez-vous après l'annonce de la mort de Jean Germain ?

Jean-Patrick Gille : On est sous le choc. Dans ces cas-là, on s'en veut de ne pas avoir su le protéger, de ne pas avoir été assez présent. Je retourne ça dans ma tête. Je lui avais envoyé un SMS ce matin pour le soutenir avant l'audience, auquel il a répondu en disant simplement : "C'est injuste."

Semblait-il accablé ces derniers temps par ses ennuis judiciaires ?

Il en parlait peu. Comme nous étions tous les deux parlementaires, lui au Sénat, moi à l'Assemblée, il nous arrivait de prendre le TGV Tours-Paris ensemble le mardi matin. Nos conversations étaient toujours très pudiques. Jean Germain était un homme réservé. Il avait fait le choix par pudeur de ne pas s'exprimer sur l'affaire pour laquelle il devait comparaître. Mais, à chaque fois qu'il glissait un mot, c'était pour dire que c'était injuste. On savait que ce procès serait une épreuve, mais, personnellement, j'étais persuadé qu'il en ressortirait blanchi, et que cette affaire qui a beaucoup traîné allait enfin trouver son épilogue.

En 2014, sa défaite aux élections municipales l'avait affligé. Mais il s'était pleinement investi dans son mandat de sénateur. Le Premier ministre lui avait commandé un rapport sur les dotations de l'Etat aux collectivités territoriales, dont le rapport d'étape a été publié pas plus tard que la semaine dernière...

Sa mort brutale a aussi beaucoup ému à Tours...

Il s'était engagé sans compter pour Tours. Devenir maire, c'était son rêve d'enfant. Lorsqu'il a été élu maire en 1995, le bonheur le transportait. En dix-neuf ans de mandat, Jean Germain s'est toujours bagarré pour redresser la ville. Il a réussi à la transformer économiquement. Même s'il a été battu l'an dernier, les Tourangeaux reconnaissent que le tramway, projet qu'il a mené à bien, est une réussite.

C'était la personnalité politique dominante dans le département, qui s'est construite au fil des années. Sa disparition laisse un vide. Nous sommes totalement abasourdis.

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