La région Bretagne demande l'autorisation du "ñ" dans les prénoms

La région Bretagne vole au secours de Fañch... ou faut-il dire Fanch ? Ce Finistérien de six mois est au cœur d'un feuilleton judiciaire provoqué par la troisième lettre de son prénom, le n tilde (signe en forme de S couché). Le conseil régional a voté, vendredi 13 octobre, un vœu demandant au ministère de la Justice de permettre l'usage de ce signe dans les prénoms, après une décision judiciaire s'y opposant. Tous les groupes politiques ont voté pour, sauf le Front national qui n'a pas pris part au vote.

"Il s'agit de défendre une liberté, celle du choix des parents. Il s'agit d'un droit fondamental, c'est-à-dire combattre une discrimination linguistique", a expliqué Isabelle Le Bal, conseillère régionale Modem, en séance. Le vœu vise à modifier une circulaire du 23 juillet 2014 du ministère de la Justice ne retenant pas le tilde parmi les signes diacritiques pouvant être utilisés dans la rédaction des actes d'état civil.

Une initiative soutenue par des députés LREM

Le 13 septembre, le tribunal de Quimper avait refusé qu'un bébé breton porte le nom de Fañch, en estimant qu'autoriser le tilde "reviendrait à rompre la volonté de notre Etat de droit de maintenir l'unité du pays et l'égalité sans distinction d'origine". Les parents du jeune Fañch ont décidé de faire appel. "Si la République est en danger pour un tilde, je ne sais pas où nous allons", a lancé Paul Molac, conseiller régional et député LREM qui a, lui aussi, saisi le ministère de la Justice de la question, aux côtés d'une vingtaine d'autres députés de la majorité.

"Les élus des partis français, confortablement installés dans le système France, en sont réduits - quand ils l'osent - à mendier de leur tutelle parisienne le droit d'utiliser en Bretagne la langue bretonne", a au contraire critiqué dans un communiqué le Parti Breton, une formation indépendantiste.