Besson: les expulsions d'Afghans vont continuer
Les expulsions de France d'Afghans en situation irrégulière vont se poursuivre, a déclaré dimanche Eric BessonLes expulsions de France d'Afghans en situation irrégulière vont se poursuivre, a déclaré dimanche Eric Besson
Le ministre de l'Immigration, qui s'exprimait dimanche au Grand Jury sur RTL, a aussi dit que des "précautions" seraient prises et qu'il n'y aurait pas reconductions dans le Sud afghan.
Il a également annoncé le lancement d'un débat dans le pays sur l'identité nationale, estimant à ce sujet que le port de la burqa était "contraire" à cette identité.
"J'ai envie de lancer un grand débat sur les valeurs de l'identité nationale, sur ce qu'est être Français aujourd'hui", a déclaré Eric Besson, ajoutant: "Je vais le lancer avec les parlementaires, députés et sénateurs, avec les députés européens."
"Mobilisation des forces vives"
Ce débat durera deux mois et demi avant un "grand colloque de synthèse" fin janvier-début février, a précisé le ministre qui va demander "aux préfets et aux sous-préfets d'organiser des réunions avec les forces vives de la Nation sur le thème de qu'est-ce qu'être Français, quelles sont les valeurs qui nous relient, quelle est la nature du lien qui fait que nous sommes français et que nous devons être fiers (...) Il faut réaffirmer les valeurs de l'identité nationale et la fierté d'être français", a-t-il dit."Je pense par exemple qu'il serait bon -aux Etats-Unis c'est banal en France ça reste parfois compliqué- que tous les jeunes Français aient une fois dans l'année l'occasion de chanter la Marseillaise", a-t-il expliqué.
La burqua est contraire aux "valeurs de l'identité nationale"
Pour les adultes, Eric Besson a annoncé le lancement d'une expérimentation dans deux départements, le Rhône et les Bouches-du-Rhône, consistant à offrir à tout adulte "désireux de bénéficier d'une sorte d'instruction citoyenne" quatre séances de formation à l'instruction civique.Interrogé sur le port de la burqa, le ministre a jugé qu'elle était "contraire aux valeurs de l'identité nationale (...) On peut débattre sur l'opportunité de la loi (...) mais sur les principes il n'y a pas de débat: la burqa est inacceptable et contraire aux valeurs de l'identité nationale."
Eric Besson a toutefois dit ne pas vouloir "trancher" sur les travaux de la mission parlementaire sur le voile intégral mise en place par l'Assemblée nationale, souhaitant qu'elle aille "au bout" de ses travaux. "Nous n'aurions jamais dû abandonner au Front national un certain nombre de valeurs qui font partie du patrimoine républicain", a estimé le ministre évoquant l'immigration et la sécurité, ajoutant: "Je pense que la mort politique du Front national serait la meilleure nouvelle pour tous." Réagissant à ces mots, le FN a promis de "mener l'opposition" face au "prétendu débat" sur l'identité nationale.
Les déclarations d'Eric Besson sur la burqa ont suscité également des réactions politiques. Côté PS, l'ancienne garde des Sceaux Elisabeth Guigou ne croit pas "que faire une loi sur la burqa soit la meilleure façon de l'éradiquer", estimant que "c'est la mauvaise façon de s'y prendre", a-t-elle jugé lundi sur LCI. L'eurodéputé Vincent Peillon a estimé sur RMC que la burqa "ne menace pas l'identité nationale", jugeant que "la façon dont le débat" sur l'identité nationale s'est ouvert "montre que la France est malade". A la suite des propos de Vincent Peillon, le député UMP Yves Jégo a immédiatement taxé le PS de "neo-communautarisme nauséabond qui cède devant les coups de butoir des extrémismes religieux".
Les expulsions d'Afghans vont se poursuivre
En matière d'immigration, Eric Besson a réaffirmé que les "retours groupés" d'Afghans vers leur pays d'origine, critiqués par les associations des droits de l'homme et la gauche, se poursuivraient: neuf, a-t-il dit, ont été reconduits depuis le début de l'année."Je respecterai les objectifs qui m'ont été assignés", a réaffirmé plus globalement le ministre, précisant que 21.000 personnes avaient été déjà reconduites sur un objectif de 27.000 pour l'année fixé par le président de la République.
Relance de l'un des thèmes forts de la campagne de Sarkozy
Au moment où plusieurs épisodes (polémique autour de Frédéric Mitterrand ou de la candidature de Jean Sarkozy, notamment) ont troublé l'opinion, mais aussi les rangs de la droite, l'annonce de l'organisation d'un vaste débat sur l'identité nationale relance spectaculairement un des thèmes porteurs de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkorzy.Peu avant la présidentielle de 2007, un sondage CSA-Cisco pour France 3 et France Info, avait fait apparaître que l'irruption du thème de l'identité nationale dans le débat électoral était jugée comme une "bonne chose" par 62% des Français, et 81% des électeurs potentiels de Nicolas Sarkozy.
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