Bernard Tapie a été relaxé vendredi par le tribunal correctionnel pour des faits de banqueroute remontant à 1994
Interrogé sur France 2 pour savoir s'il se sentait ainsi "réhabilité", il a répondu: "Forcément. Il faut se rappeler la mise en scène de mon arrestation à 06h00 du matin (...) on m'a déchu de tout, y compris des droits paternels".
L'ex-ministre et homme d'affaires était poursuivi pour avoir contribué à renflouer par l'emprunt deux de ses sociétés.
En 1994, Financière et Immobilière Bernard Tapie (FIBT) et Groupe Bernard Tapie (GBT), en cessation de paiement, avaient été placées en liquidation judicaire. Mais une révision ordonnée en décembre dernier par le tribunal de commerce avait annulé ces liquidations.
Cette révision est intervenue à la suite de la sentence arbitrale rendue en juillet 2008 qui a conlu que M.Tapie avait été floué dans la revente d'Adidas en 1993 par le Crédit Lyonnais. De ce fait, GBT n'aurait pas dû être en faillite.
Le Consortium de réalisation, la structure publique chargée de gérer le passif du Crédit Lyonnais, a été condamné à verser aux liquidateurs de GBT une indemnité de 285 millions d'euros.
Or, avaient plaidé le 10 février les avocats de Bernard Tapie, Mes Maurice Lantourne et Hervé Témime, "l'infraction de banqueroute n'est plus possible", puisque "l'élément préalable" indispensable à une banqueroute, à savoir une procédure collective (liquidation ou redressement judiciaire), n'existe plus.
Le président du tribunal Noël Miniconi avait alors calmé leurs ardeurs: "Le fait que la banqueroute n'existe plus, c'est un point (...) difficilement contestable", avait-il reconnu, mais cela "n'interdit pas d'éventuelles requalifications", en abus de confiance par exemple.
La relaxe prononcée vendredi par le tribunal correctionnel clôt le dernier dossier du parcours judiciaire de l'ancien homme d'affaires devenu comédien.
Depuis la fin des années 1980, Bernard Tapie a accumulé les condamnations : de l'affaire des comptes de l'Olympique de Marseille au match truqué VA-OM en 1993 - qui lui a valu 165 jours derrière les barreaux - en passant par l'affaire du Phocea, son yacht amarré au Vieux-Port de Marseille.
Bernard Tapie a soldé tous les dossiers pour lesquels il a été renvoyé en correctionnelle, mais reste toutefois mis en cause dans une affaire l'opposant au Club Méditerranée.
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