Areva savait depuis longtemps pour les failles de la cuve de l'EPR de Flamanville
L'entreprise a mené des analyses chimiques dès 2006, soit neuf ans avant les tests réalisés par l'Autorité de sûreté nucléaire.
Areva connaissait les failles de la cuve du réacteur EPR de Flamanville et n'a rien dit, affirme Le Canard enchaîné dans son édition du mercredi 8 juillet. Selon l'hebdomadaire, les défauts de l'acier ont été découverts à partir de 2006 par Areva, qui a mené des analyses chimiques. Deux notes datées de 2010 consignaient même le détail de ces problèmes. Mais la fragilité de la cuve n'a été révélée qu'en avril après des tests réalisés par l'Autorité de sûreté nucléaire à la suite d'un avertissement d'Areva.
Concrètement, les deux notes indiquent que, sur certaines zones du couvercle de la cuve du réacteur, la concentration en carbone atteint deux fois le seuil admis. Des surplus qui pourraient rendre ces zones fragiles, d'autant qu'il s'agit du cœur du réacteur soumis à de fortes pressions.
"Manque de compétence ? de vigilance ? de surveillance ?"
L'entreprise a-t-elle voulu glisser sous le tapis les petites inquiétudes liées à la solidité de la cuve ? "La loi n'obligeait pas Areva à nous informer dès 2006, mais ils auraient dû le faire par professionnalisme", s'agace un responsable de l'Autorité de sûreté nucléaire, interrogé par Le Canard enchaîné.
"S’agit-il d’un manque de compétence ? de vigilance ? de surveillance ?" s'interroge pour sa part Sylvie Cadet-Mercier, responsable du suivi des nouveaux réacteurs à l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), auteur de la note d'avertissement. De son côté, Areva répond par la "physique", en expliquant au Canard enchaîné que le surplus de carbone est "inhérent au refroidissement des grands lingots" d’acier.
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