Après des propos sur l'extermination des handicapés, un médecin condamné à une amende
Il a été reconnu coupable d'avoir tenu des propos "violents et discriminatoires à l'égard des handicapés et des homosexuels" à l'issue d'une intervention auprès d'adultes handicapés dépendants.
Il a évoqué la prescription d'"un bon coup de cyanure". Un médecin de 56 ans a été condamné dans la nuit de mardi 12 à mercredi 13 décembre, en correctionnelle à Cherbourg (Manche), à 700 euros d'amende après des propos sur l'extermination des handicapés et des homosexuels.
Selon le parquet, Jean-François Pion, généraliste de SOS Médecins, a été condamné pour "provocation non publique à la haine ou à la violence en raison du handicap", mais il est en revanche relaxé des poursuites pour apologie de crime ou délit.
Partie civile, l'Association du Cotentin d'aide et d'intégration (ACAIS), qui gère la maison d'accueil spécialisée, a obtenu l'euro symbolique qu'elle demandait.
Des propos qui "n'expriment pas l'adhésion"
Le médecin avait déjà été suspendu trois mois en juillet, à compter du 9 octobre, par le Conseil de l'Ordre des médecins dans cette affaire. L'instance reprochait au médecin d'avoir tenu en janvier devant une infirmière des propos "violents et discriminatoires à l'égard des handicapés et des homosexuels" à l'issue d'une intervention à la maison d'accueil spécialisée de La Glacerie (Manche), où séjournent des adultes handicapés dépendants.
Selon l'infirmière présente au moment des faits, les réflexions du médecin portaient sur le sort qui pourrait être réservé à des personnes gravement handicapées, le médecin évoquant notamment la "solution finale" des nazis à l'égard des "individus qui ne servent à rien dans la société, les handicapés et les homosexuels".
Interrogé mercredi par l'AFP, l'avocat du médecin, Jean-Pierre Levacher, a affirmé que le généraliste avait juste "opposé la logique d'un système à celle d'un autre mais sans avoir aucune considération pour le système de l'extermination qu'il abhorre".
Le Conseil de l'Ordre avait estimé que même en admettant "que les propos du docteur Pion n'expriment pas une adhésion sans réserve à des thèses d'eugénisme et d'élimination de certaines catégories de personnes, ils tendent à tout le moins à présenter comme dignes d'intérêt des actes, envisagés comme systématiques, que la loi prohibe".
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