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Alors qu'elle reçoit un rapport sur la contraception et l'IVG en 2010, la ministre de la Santé veut éduquer les jeunes

Roselyne Bachelot annonce son intention de "mettre le paquet sur l'information en milieu scolaire" en matière d'éducation à la sexualité pour faire reculer le nombre de grossesses chez les mineures, dans un entretien publié mardi par Le Parisien.Un rapport des affaires sociales note que l'accès à la contraception et à l'IVG reste compliqué.
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Roselyne Bachelot-Narquin (www.sante-jeunesse-sports.gouv.fr)

Roselyne Bachelot annonce son intention de "mettre le paquet sur l'information en milieu scolaire" en matière d'éducation à la sexualité pour faire reculer le nombre de grossesses chez les mineures, dans un entretien publié mardi par Le Parisien.

Un rapport des affaires sociales note que l'accès à la contraception et à l'IVG reste compliqué.

Avant la remise mardi du rapport de Claire Aubin et Daniel Jourdain-Meyer sur l'état des lieux de la contraception et de l'avortement en France, Mme Bachelot se dit "frappée d'apprendre que deux tiers des filles de 3e pensent encore qu'on ne peut pas tomber enceinte lors du premier rapport sexuel".

Avec "Luc Chatel, ministre de l'Education, nous allons mettre le paquet sur l'information en milieu scolaire" insiste la ministre soulignant qu'il y a "un réel manque d'information et d'éducation à la sexualité des plus jeunes".

35 ans après la loi Veil, les ratés de l'IVG et de la contraception
Chaque année, plus de 200.000 femmes ont recours à une interruption volontaire de grossesse. Un chiffre qui ne baisse pas et qui est d'autant plus surprenant que 72% d'entre elles étaient sous contraceptif.

Dans un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales, qui doit être remis mardi à la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, il est notamment recommandé de renforcer la prévention, en particulier en direction des plus jeunes.

Pour l'Igas, si "la prise en charge de l'IVG a marqué des progrès réels" depuis la loi de 2001 -qui a porté son délai légal de dix à douze semaines et qui était censée faciliter l'accès à l'avortement et à la contraception-, ces avancées "demeurent fragiles", trente-cinq ans après la loi légalisant l'avortement.

Le rapport relève ainsi "la situation paradoxale" de la France, qui cumule un taux de natalité très élevé, un taux de diffusion de la contraception "parmi les plus élevés au monde" et "un taux d'IVG qui ne diminue pas et reste à un niveau relativement important".

L'Igas note ainsi un "niveau préoccupant" d'échecs des moyens de contraception et rappelle que 72% des IVG sont réalisées sur des femmes qui étaient sous contraception.

La baisse du nombre d'établissements pratiquant l'IVG, activité peu rentable, est aussi pointée par le rapport.

Les établissements scolaires à la traîne
Quant à l'Education nationale, elle ne joue pas suffisamment son rôle en matière d'éducation sexuelle, ce qui constitue pourtant une obligation légale depuis 2001. Le coût des moyens de contraception est aussi parfois un frein pour les plus jeunes.

Roselyne Bachelot a affiché vendredi sa volonté de garantir un égal accès à l'avortement sur le territoire et promis une consultation médicale gratuite et anonyme pour les mineurs ainsi qu'une hausse de 10% de la rémunération pour les établissements pratiquant l'IVG.

Plusieurs voix (élus socialistes, CGT, associations féministes) se sont d'ailleurs élevées ces dernières semaines contre la fermeture de centres d'IVG dans les hôpitaux d'Ile-de-France.

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