POLITIQUE – La nuit, les portes claquent à l'Assemblée. L'adoption, dans la nuit du jeudi 4 au vendredi 5 octobre, du bonus-malus sur la facture d'énergie a donné lieu à une vive passe d'armes. Les députés UMP, centristes et Front de gauche ont fini par quitter l'hémicycle, permettant l'adoption du texte à l'unanimité. Raison du coup de gueule : l'introduction de mesures assouplissant la règlementation de l'éolien.Au milieu de la nuit, l'ordre de la discussion a été modifié pour examiner des amendements du gouvernement soutenus par EE-LV et censés faciliter l'essor de l'éolien en métropole et en Outre-mer."J'ai honte pour vous"Tollé dans les rangs de l'opposition : "Ne transformez pas à 2 heures du matin en fin de semaine la France en un immense ventilateur. On vous laisse faire seuls cette horreur qui ne passera pas la barre du Sénat", a lancé l'UMP Martial Saddier, avant de sortir de l'hémicycle en dénonçant des "droits du Parlement bafoués" et "un passage en force".Fait rare, le Front de gauche s'est rangé à l'avis de l'UMP. "N'allons pas faire passer comme ça de façon cavalière quelques amendements pas réfléchis pour satisfaire quelques intérêts particuliers ou d'industriels. J'ai honte pour vous", a lâché le communiste André Chassaigne.Récusant l'absence de discussion sur le sujet, la ministre de l'Ecologie Delphine Batho a invoqué "l'urgence" à défendre "un certain nombre d'entreprises et d'emplois" du secteur. Et elle a affirmé que "ce n'est en aucun cas une dérèglementation généralisée".