Feuilleton 5/5 : "Histoires de guerre"
On espère diminuer les complications chirurgicales.
Suite et fin de notre feuilleton sur la Grande Guerre. Aujourd'hui, on va s'intéresser aux mots ou aux expressions nés dans les tranchées. "Poilu" n'avait pas la même signification avant, les mots "pinard", "cafard" ou "toubib" n'existaient pas. Alors d'où viennent-ils ? Parfois de très loin.
La Grande Guerre. Des millions de soldats partent au combat. Certains parlent patois, d'autres ne se comprennent pas, mais au front, un langage commun va s'imposer : l'argot de la guerre.
L'ancien combattant parlait des "boches", c'était sa guerre, et ses mots. C'est pas la peine de se faire bigorner par ces ballots qui nous tirent dessus! Bon, on déménage ! Allez, au trot! Maniez-vous.
Ces mots, d'où viennent-ils ? Cet historien s'est penché sur la question. Le mot "poilu" est l'un des plus connus.
Ça signifie un soldat viril, un combattant courageux. Le mot se généralisera à partir de 1914, peut-être pas en lien avec le fait que les soldats ne se rasent plus mais plus avec la connotation de courage masculin de ce mot.
La figure de l'Allemand, du Boche, est plus nuancée qu'il n'y paraît.
Les linguistes, en 1.
18, discutent de l'origine du mot. Est-ce que ça vient de caboche, car ils ont la tête dure ? Quelqu'un de borné, ça devient un "boche", parfois sans hostilité. Des soldats disent parfois "les Boches sont des soldats aussi".
Les Boches, ils avaient eu le plan d'attaque, et on va pas changer l'attaque.
Il y avait tous les mots en "ard", très dépréciatifs. Le pinard, le cafard, les trouillards.
Il y avait les "patriotards" qui faisaient du bruit à l'arrière, à 8 km derrière les tranchées.
Ils reprenaient les bobards de la presse et du cinéma de propagande.
La fausse nouvelle qu'on veut faire croire au grand public, les soldats dénoncent ça comme un "bourrage de crâne". Les soldats n'apprécient pas qu'on dise que les tranchées sont confortables, que les soldats sont joyeux, qu'ils chantent, etc.
Beaucoup de mots viennent des troupes coloniales, et sont surtout tirés de la langue arabe.
Pas mal de termes : "guitoune", un petit abri, "caoua", le café, "toubib", le médecin, ou le "gourbi", l'abri durant des bombardements.
Quand j'étais à la fourchette, j'y suis allé parce qu'on m'obligeait.
C'est quoi, la fourchette.
La baïonnette.
Le mot fourchette est oublié, mais le "no man's land", mot créé en décembre 1914 par un journaliste anglais, signifie toujours "la terre de personne": un espace désolé entre deux tranchées. Un lieu qui reste redouté par les combattants.
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