Feuilleton 4/5 : "Ports de France", Bordeaux
Notre feuilleton maintenant et on vous fait visiter les plus grands ports de France. Aujourd'hui, direction Bordeaux, un site très particulier puisqu'il se situe sur le plus vaste estuaire d'Europe, celui de la Gironde. L'eau est peu profonde et les plus gros navires n'ont que quelques centimètres d'eau sous la quille.
Pour accéder au port de Bordeaux, les navires empruntent l'estuaire de la Gironde, le plus vaste d'Europe, de 100 km de long. Nous rejoignons le "Polaris Beauty", un bateau turc qui se rend à Bordeaux.
Il faut composer avec la houle.
Pour la vitesse, tu veilles.
Oui, parfait.
Le pilote de l'estuaire est à bord pour donner le cap. Sa présence est obligatoire: il faut suivre la marée sous peine d'échouage.
La remontée de l'estuaire se fait avec 80 cm ou 1 m sous la quille. En regardant notre montre, parce qu'on suit l'onde de marée.
Il faut 5H pour rejoindre le port. Sur les rives, on voit les prestigieux châteaux du Bordelais. La capitainerie suit les opérations en direct.
Un bateau parti de Bassens passe le dernier couple de bouées.
100 km d'installations, de l'entrée de l'estuaire au centre-ville. Un secteur dont l'activité dépend dé l'état du chenal dé navigation. Sa profondeur doit être maintenue à 7 m minimum.
C'est une surveillance au quotidien. On a deux vedettes de sondage qui surveillent les fonds de la rivière.
Les bateaux de dragage creusent 24H/24, les équipages se relaient.
Cette semaine, c'est dragage à Pouillac.
Tous ont été marins de haute mer. Même pour eux, cet estuaire est dangereux.
On est dans des zones de fort courant, en hiver il y a la brume. On croise des navires qu'on devine dans le brouillard.
Malgré son estuaire, Bordeaux a été l'un des premiers ports de France. Le voici au XVIIIe s., son âge d'or, avec ses hôtels particuliers. Mais aujourd'hui, beaucoup de Bordelais ont oublié que leur ville reste un port.
Le port de Bordeaux ? Je pense pas qu'il y ait un port. n'a de port que le nom.
Vous avez les bittes d'amarrage.
En centre-ville, le port de la Lune grouillait d'activités. Une porte sur le Maghreb, l'Afrique de l'Ouest et l'Amérique du Sud. Les joggeurs ont remplacé les dockers.
On faisait des balles de tabac, plus loin c'était le cacao, le café.
Alain a commencé à décharger les bateaux en 1965. Le travail était le même que dans les années 30. Puis la mécanisation est arrivée.
Il a fallu passer à la conduite des engins, se faire au modernisme. On s'y est fait, mais au détriment de l'emploi. C'est triste de la voir vide.
La multitude de paquebots a aussi disparu depuis la décolonisation et l'arrivée de l'avion. Mais le centre-ville veut continuer à accueillir des bateaux. Le nouveau pont Chaban-Delmas est un ouvrage levant, pour laisser passer les palaces des mers.
Il met 11 min pour arriver à 43 m au-dessus de la travée. C'est toujours de l'émotion. La levée de la travée, le passage du bateau.
Depuis les années 2000, les bateaux de croisière font escale à Bordeaux. Les cornes de brume retentissent à nouveau. Toujours guidé par le pilote, il fait nuit quand le "Polaris Beauty" accoste au port industriel.
Attention.
On va passer au milieu.
Manoeuvre délicate en raison des courants, Bordeaux est aujourd'hui le 7e port de France.
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