Yvan Colonna s'en prend au président de la République
“Ici c'est un procès politique, un procès d'Etat (...) Comment voulez vous que je puisse avoir confiance dans une justice où le président de la République est aux côtés des victimes ?” Sa parole était très attendue. Yvan Colonna ne s'est pas défilé.
Au deuxième jour de son procès en appel, pour le meurtre du préfet Erignac - meurtre qui lui a valu la perpétuité en première instance - Yvan Colonna est sorti de son silence.
Pour dénoncer la violation de sa présomption d'innocence, d'abord : il a rappelé qu'à son arrestation, Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, s'était félicité que “l'assassin du préfet Erignac” soit sous les verrous.
Pour redire ensuite son innocence.
Et Colonna n'a pas lâché sa cible. “Dans cette enceinte, Monsieur Sarkozy est au banc des parties civiles, il fait ce qu'il veut ! Est-ce qu'on peut avoir un débat serein en dehors de toute pression ?”
_ Le président du tribunal s'est défendu : “La cour n'a pas reçu de pression, ce que vous dites est désobligeant”. Réponse de l'accusé : “Alors si je n'ai plus le droit de m'exprimer, vous n'avez qu'à m'expulser!”. Et le président de conclure : “La cour n'est pas le président de la République une bonne fois pour toutes ! Revenons sur vous!”
La journée était officiellement consacrée à l'examen de la personnalité d'Yvan Colonna...
Sauf que ses proches ne sont pas venus à l'audience - à la demande de Colonna lui-même, qui leur a interdit de se prêter au “jeu hypocrite de faire venir la famille dire du bien” de lui.
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