Yvan Colonna poursuit Sarkozy pour atteinte à la présomption d'innocence
Yvan Colonna, qui avait boudé son procès en appel pour meurtre sera bien là. Il en a fait une question d'honneur. Il s'agit d'une audience sur le fond, qu'avait exigée le nationaliste corse, condamné pour l'assassinat du préfet Claude Erignac, après avoir été débouté par un juge des référés en avril 2007.
Claude Erignac, plus haut représentant de l'Etat en Corse, avait été assassiné le 6 février 1998 à Ajaccio par trois hommes et la justice a considéré qu'Yvan Colonna était membre du groupe. Il a toujours clamé son innocence et s'est pourvu en cassation après sa condamnation en appel, le 27 mars 2009, à la réclusion à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans.
Dans une procédure parallèle, jugée aujourd'hui devant la 1ère chambre civile du TGI, Yvan Colonna reproche à l'actuel chef de l'Etat de l'avoir plusieurs fois publiquement présenté comme coupable, avant tout jugement, lorsqu'il était ministre de l'Intérieur.
Ce fut notamment le cas le 5 janvier 2007 lors d'un déplacement du candidat Nicolas Sarkozy à Sainte-Lucie de Tallano, un village de Corse-du-Sud. "Vous pensez qu'il est l'assassin, comme vous l'avez dit le jour de son arrestation?", lui avait alors demandé un journaliste. "Si, vous le savez! Il n'y a pas que moi qui le pense. Sinon je ne pense pas qu'on l'aurait gardé en prison", avait répondu Nicolas Sarkozy Sarkozy.
Le 4 juillet 2003, Nicolas Sarkozy s'était en effet félicité lors d'une réunion publique de l'arrestation de "l'assassin du préfet Erignac" . Ces propos sont aujourd'hui prescrits.
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