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"Violeur de la Sambre" : l'ex-maire de Louvroil "sûre que plein de femmes qui se taisent vont avoir le courage de parler"

Annick Mattighello, maire de Louvroil jusqu'en février dernier, révèle que trois agressions ont été commises sur sa commune en 2002. L'ex-élue engage d'éventuelles victimes à "se libérer d'un poids". 

Article rédigé par Benjamin Illy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Annick Mattighello, maire de Louvroil (Nord) entre 2001 et février 2018. (BENJAMIN ILLY / RADIO FRANCE)

Michèle Rémy, a été agressée en 2002 à Louvroil (Nord). Cette employée municipale a livré son témoignage le 1er mars, au lendemain de la mise en examen d'un violeur présumé arrêté à Pont-sur-Sambre, une commune voisine. D'après l'ex-maire de Louvroil, Annick Mattighello, la parole de cette victime est de nature à libérer celles d'autres femmes qui se sont tues jusqu'à présent. 

Trois agressions à Louvroil en 2002

Annick Mattighello a été maire de Louvroil entre 2001 et février dernier. L’élue communiste vient de passer la main pour des raisons de santé. L'affaire dite du "violeur de la Sambre" fait ressurgir de sombres souvenirs. "en 2002, il y a eu trois victimes officiellement déclarées" à Louvroil, se souvient-elle.

Toujours très tôt le matin, toujours dans le noir, toujours avec la même méthode d’exécution. J’ai pris le taureau par les cornes. On s’est réunis, on a beaucoup parlé, on a pleuré... Et on a prévenu les médias, par prévention pour les autres femmes.

Annick Mattighello, ex-maire de Louvroil

À ce moment, la maire redoute que la liste des victimes s'allonge et que les agressions tournent au meurtre. "À la troisième agression, je me suis dit : demain, il y en aura peut-être une quatrième, une cinquième... jusqu’au jour où il se servira peut-être de son couteau et on retrouvera quelqu’un de mort", se souvient l'ancienne élue.

Après le témoignage de Michèle Rémy, jeudi sur franceinfo, Annick Mattighello juge probable que d'autres victimes pourraient se faire connaître, même s'il est difficile pour une femme d’avouer qu’elle a été victime d'agression sexuelle, précise-t-elle. "Je suis sûre qu’il y a plein de femmes aujourd’hui qui se taisent et qui peut-être vont avoir le courage, après le témoignage de Michèle, de dire 'nous aussi on va parler, on va se libérer de ce poids qu’on a'."

Michèle Rémy, aux côtés de l’ancienne élue, approuve. "Qu’elles parlent, qu’elles ne gardent pas ça pour elles. Elles seront délivrées", assure cette employée municipale de 60 ans, en attente d'un appel du procureur de Valenciennes, 16 ans après sa plainte.

Violeur de la Sambre : "Plein de femmes qui se taisent vont avoir le courage de parler", assure l'ex-maire de Louvroil, interrogé par Benjamin Illy

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