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Violences à Dijon : "On a vécu une guérilla urbaine, voire une guerre civile au sein d'un quartier", s'inquiète le syndicat de police Alliance

Hier soir encore, le quartier des Grésilles, à Dijon, a été la proie de tensions, mais de moindre ampleur, selon Stéphane Ragonneau, secrétaire régional du syndicat de police Alliance.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des policiers, dans le quartier des Grésilles, à Dijon, le 15 juin 2020. (PHILIPPE DESMAZES / AFP)

"On a vécu une guérilla urbaine, voire une guerre civile au sein d'un quartier" de Dijon, a affirmé Stéphane Ragonneau, secrétaire régional du syndicat de police Alliance, ce mardi 16 juin sur franceinfo, après un week-end marqué par une série de raids menés par des membres de la communauté tchétchène. Hier soir encore, le quartier des Grésilles a été la proie de tensions, mais de moindre ampleur, selon le syndicaliste.

"On pouvait apparenter ça à des violences urbaines classiques, avec des jets de projectiles, des cocktails Molotov, ce qu'on a vécu par exemple avec les 'gilets jaunes', a expliqué Stéphane Ragonneau. Ce qu'on a vécu, par contre, les trois jours précédents, c'est autre chose, c'est une guérilla urbaine, voire une guerre civile qui était menée au sein d'un quartier."

Ce quartier-là ne faisait plus partie de la République, la justice était la justice œil pour œil, dent pour dent, la loi du Talion. On a été complètement dépassés par la puissance et l'organisation du groupe tchétchène.

Stéphane Ragonneau

à franceinfo

Stéphane Ragonneau a en revanche réfuté tout laxisme et toute "forme d'impuissance" de la police, critiquée pour sa stratégie de non-intervention au cours du week-end face aux expéditions punitives menées par des Tchétchènes : "Ce n'est pas une forme d'impuissance, c'est du professionnalisme. Il y a eu du discernement de la part de mes collègues sur le terrain. Dès le départ, vendredi, quand ils sont amenés à intervenir dans un bar à chicha qui était en train d'être dégradé, ils font preuve de discernement. Ils avaient affaire à 50 à 100 personnes cagoulées, armées de bâton, de fusil d'assaut, d'armes de guerre."

"La moindre petite étincelle aurait pu exploser, conclut le syndicaliste. Il y aurait pu avoir des morts dès le départ", a mis en garde le policier. "Il n'était pas question que l'un d'entre nous puisse intervenir pour mettre le feu aux poudres", a ajouté Stéphane Ragonneau.

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