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Un cas "d'esclavagisme" agricole dans le Bas-Rhin

L'inspection du travail du Bas-Rhin a ouvert à l'encontre d'un exploitant agricole allemand qui emploie des Roumaines et des Polonaises à Brumath pour des salaires ridicules. La CGT, à l'origine de l'affaire dénonce un cas d'"esclavagisme". Ces femmes étaient payées quelques centimes et logées dans des conditions indignes.
Article rédigé par franceinfo
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Six euros pour dix jours de travail... Salaire venu d'un pays plus ou moins lointain à la législation sociale rachitique ? Faux. C'est en Alsace, à Brumath, dans le Bas-Rhin, que se trouve ce petit paradis des patrons-voyous.

L'inspection du travail a ouvert une enquête sur un exploitant agricole allemand qui loue une parcelle de ce côté-ci du Rhin. Il y fait pousser des fraises et des des asperges. Et pour les cueillir, il emploie des femmes venues de Roumanie ou de Pologne.

La CGT, qui est à l'origine de l'enquête déclenchée, dénonce des conditions de travail “inhumaines”, et des procédés dignes du temps des esclavagistes.
_ Leur salaire, pour commencer, ne dépasse pas quelques centimes d'euros, d'où ces six euros pour dix jours de travail qu'ont touché certaines. A titre de comparaison, le Smic horaire est de 8,71 euros.

Pour cette somme, elles sont logées dans des préfabriqués déposés sur un terrain boueux et entourés de grillage.
_ Quelques-unes d'entre elles se sont révoltées. Elles ont aussitôt été remplacées. Hier, plusieurs dizaines d'entre elles ont été reconduites en Roumanie, car refusaient “de vivre et travailler dans ces conditions inhumaines”, explique la CGT.

“En visitant ce campement, nous avons eu la sensation de revenir à une autre époque ! Cette situation inhumaine faite à des femmes victimes de la misère par l'exploitation dans leur travail doit cesser”, confirme Etienne Wolff, le maire de Brumath.
_ L'homme n'est d'ailleurs pas un inconnu pour la commune. Déjà la précédente équipe municipale avait essayé de ce débarrasser de l'exploitant allemand. Il a d'ailleurs été condamné par la justice, mais il a fait appel. Et comme l'appel n'est pas suspensif, il a pu continuer ses activités.

Grégoire Lecalot, avec agences

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