Tuerie de Chevaline : le point sur l'enquête un mois après
C'était il y a un mois. Saad al-Hilli, 50 ans, sa femme Iqbal, 47
ans, et sa belle-mère Suhaila al-Allaf, 74 ans, de nationalité suédoise, étaient sauvagement
assassinés par balles à Chevaline, près d'Annecy où ils passaient leurs vacances. Les deux fillettes de ce couple
britannique d'origine irakienne ont survécu à la fusillade, l'aînée ayant été blessée. Un cycliste français a également tué, probable victime collatérale.
Le point sur l'enquête, un mois après
Un mois après, le procureur de la République d'Annecy, Eric Maillaud, le concède : "Tout
le monde travaille, mais il n'y a pas de révélation miracle de nature à faire
prendre un tour différent à ce dossier." Des enquêteurs français et
britanniques sont mobilisés.
Trois axes avaient dans un premier temps émergé :
un litige entre Saad al-Hilli et son frère à propos d'une succession de
plusieurs millions d'eurosle métier de Saad al-Hilli, qui a travaillé pour une société leader mondial
des micro-satellitesun rapport avec le pays d'origine du père, l'Irak
L'essentiel des investigations consiste à reconstituer la vie personnelle et
professionnelle du père de famille assassiné : son emploi du temps, la nature
de son patrimoine et de celui de sa famille sont passés au peigne fin.
Les juges
disposent d'ordinateurs personnels, de correspondances ou de données comptables. Pour tenter de remonter la piste de l'argent, la justice française à fait saisir le compte du père trouvé dans une banque genevoise. D'après La Tribune de Genève, "les sommes séquestrées seraient en lien avec le quadruple meurtre" .
Les enquêteurs ont également sollicité les agences possédant des
satellites susceptibles d'avoir capturé des images de la zone de crime, sans
résultat.
Le désossement de la voiture des al-Hilli est en cours, dans l'éventualité
de "retrouver des morceaux de projectiles et comprendre le mouvement du
véhicule."
A Chevaline, l'enquête de voisinage se poursuit. Les enquêteurs
disposent de deux clichés pris par les al-Hilli, quelques heures avant le
drame.
Les enquêteurs s'intéressent en outre à l'Espagne, pays où est
mort le père de Saad al-Hilli, à la Suisse, possible itinéraire de fuite du ou
des tueurs et la Suède, le pays de résidence de la grand-mère.
Des hypothèses ont été écartées comme la piste du fils de la grand-mère assassiné. Il était hospitalisé en Grande-Bretagne au
moment des faits.
Appel à témoins
Un appel à témoins va être lancé samedi. Des enquêteurs du service
des sciences comportementales de l'Institut de recherche criminelle de la
gendarmerie nationale (IRCGN) ont été mobilisés pour tenter d'établir le profil
du ou des tueurs.
La piste d'un ou plusieurs " vrais professionnels " s'éloigne.
Elle est " moins vraisemblable " , pour le procureur. " On imagine
mal un tueur aguerri, payé à prix d'or, tirer une vingtaine de balles " ,
a-t-il expliqué.
Pas de nouvelle audition de la petite rescapée
Zainab al-Hilli, 7 ans, témoin direct du drame, avait été
brièvement entendue par les enquêteurs à qui elle avait simplement dit avoir vu
" un méchant " . " Il n'est pas prévu qu'elle soit réentendue pour
l'instant. Je pense qu'on pourra tirer des choses que sous la forme de
confidences aux travailleurs sociaux et à sa famille et non sous celle d'une
audition " , a indiqué le procureur.
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