Trente heures d’assaut, puis la mort de Mohamed Merah
Mercredi 3h00 : l'opération débute dans un petit
immeuble du quartier résidentiel de la Côte Pavée, où s'est retranché au
premier étage Mohamed Merah.
Vers 3h20 : le suspect blesse par balles deux
hommes du Raid. Le premier est atteint au genou, le second reçoit une balle
dans son gilet pare-balles. Un troisième policier est touché un peu plus tard à
l'épaule. Quelque 300
policiers sont déployés. Des policiers portant des casques et des gilets pare-balles
sombres délimitent un large périmètre de sécurité autour du quartier.
Entre 4h00 et 6h00 : la mère de Merah, son frère et la
compagne de ce dernier sont placés en garde à vue. Des explosifs sont retrouvés
dans la voiture de l'un des frères de Merah.
Vers 5h45 : des coups de feu sont entendus épisodiquement
par les journalistes sur place.
Vers 7h00 : le ministre de l'Intérieur Claude
Guéant explique que M. Merah "parle beaucoup de son engagement au profit
d'Al-Qaïda et de la cause jihadiste" .
Vers 9h20 : "Notre souci est de
l'interpeller vivant" , déclare M. Guéant qui fait part "d'échanges
nourris" de cet homme "à son initiative" . Le suspect, "hors
d'état de nuire" , a dit qu'il se rendrait "dans l'après-midi" ,
explique le ministre.
Le "présumé
coupable" a demandé "un moyen de communication avec la police, en échange
d'un colt 45 qu'il a jeté par la fenêtre" . Toutefois, l'homme affirme détenir
une Kalachnikov, un pistolet-mitrailleur Uzi de fabrication israélienne et
plusieurs armes de poing.
Vers 11h00 : les négociations sont interrompues.
Une demie-heure plus tard, les habitants de l'immeuble sont évacués et pris en
charge par une cellule psychologique.
Vers 13h16 : reprise des négociations.
Vers 14h20 : le président Nicolas Sarkozy arrive
à la caserne Pérignon, non loin de l'immeuble. Il quitte les lieux quarante
minutes plus tard sans faire de commentaires avant de rejoindre Montauban pour
les obsèques des trois parachutistes.
17h00 : le procureur de Paris François Molins fait état de
plusieurs tentatives du Raid pour entrer dans l'appartement. A chaque fois, le
Raid se heurte à une riposte à l'arme à feu.
Selon lui,
le suspect a laissé miroiter une reddition "dans l'après-midi ou dans la
soirée. Maintenant, c'est plutôt la fin de soirée" aux négociateurs du Raid
avec qui il communique avec un talkie-walkie. "Il a fait un certain nombre
de déclarations sur l'enquête qui ont considérablement fait progresser les choses" ,
remarque M. Molins.
Vers 21h00 : le quartier est plongé dans le noir
peu après l'échec d'une médiation avec Merah.
Vers 22h45 : Merah rompt le contact avec le
Raid, après avoir dit qu'il allait se rendre. Il entre ensuite "dans une
autre logique, une logique de rupture" et déclare vouloir "mourir les
armes à la main" , selon M. Guéant.
De minuit à 6h40 : les policiers font détoner à intervalles
réguliers de puissantes charges près de ses fenêtres pour éprouver Merah. Un
faisceau lumineux balaye la façade. La police fait couper l'eau, le gaz et l'électricité.
Vers 2h00, deux coups de feu sont entendus.
Vers 7h15 : le tueur ne veut plus se rendre.
Vers 8h00 :
Un homme du Groupe d'intervention, en équipement complet, fait le tour du bâtiment
sans doute en repérage.
Vers 8h47 :
une voiture du Samu s'installe devant l'immeuble. Ils ont rejoint plusieurs
pompiers casqués et protégés, arrivés dans la matinée.
Vers 9h10 : M. Guéant se rend sur les lieux. Interrogé
ce matin, le ministre de l’Intérieur juge "étrange" qu'il n'y ait eu
aucun mouvement dans l'appartement de Mohamed Merah. Le ministre espère qu'il
est "encore vivant" , mais évoque un "tueur est dans une logique
de rupture, il veut mourir les armes à la main."
Vers 10h30 : Trois fortes détonations sont
entendues aux abords de l'immeuble. Une ambulance des pompiers pénètre dans le
périmètre de sécurité.
Vers 10h34 :
Richard Place, reporter à France Info, confirme avoir entendu "trois
puissantes détonations" . Le bruit parait "plus puissant" que les
grenades assourdissantes utilisées cette nuit.
11h10 : les hommes du Raid pénètrent dans l'appartement pas à pas.
11h30 : des rafales de tirs très nourries et des détonations sont
tendues pendant plusieurs minutes, le suspect résiste, selon une source policière.
Les tirs se poursuivent pendant environ cinq minutes, de plus en plus importants.
La voix de la reporter de France Info Sophie Parmentier est quasiment couverte
par la fusillade.
11h33 :
Richard Place (France Info) : "Les tirs se sont interrompus."
11h34 : annonce de la mort du suspect par les policiers.
12h00 :
Claude Guéant décrit les dernières minutes de l’assaut "d’une rare
violence" . "Il a sauté par la fenêtre avec une arme à la main et a
continué à tirer" . "Il a été retrouvé mort" . Le suspect a été tué par balles.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.