Tremblay-en-France : la police visée par une plainte
Dans cette affaire, il y a apparemment la version officielle : un jeune circulant en scooter sans casque, qui, à la vue des policiers, chute et se blesse lourdement. Conséquences : traumatisme crânien, contusions au visage, hématomes multiples sur le bras. Des lésions qui lui valent un arrêt de travail de 6 jours. C’est ce qu’atteste le certificat médical rédigé après les 48 heures que le jeune a passé en garde à vue. Certificat que nous avons pu nous procurer.
_ Mais cette version ne coïnciderait pas avec la réalité. Une partie de la scène a été filmée par des jeunes du quartier. On y voit le scooter accidenté couché sur le flanc droit, alors que la victime présente des blessures sur le côté gauche du corps. Pour son avocat, le jeune aurait été roué de coups au moment de son arrestation.
Cette interpellation musclée avait déclenché de nouvelles violences dans la cité mercredi dernier. Deux bus en circulation avaient été caillassés. Le lendemain, les chauffeurs de la compagnie des Courriers d’Ile-de-France décidaient de cesser le travail, estimant qu’ils pouvaient exercer leur droit de retrait.
Pour Maître Arié Alimi qui connaît bien la situation de Tremblay-en-France (il défend les intérêts d’une dizaine de jeunes), les méthodes actuelles des policiers ne font qu'attiser les tensions. Il parle de provocations. Maître Alimi promet “des raids judiciaires pour toute opération policière qui sortirait du cadre légal ou pour toute contrainte illégitime qui pèserait sur la population du quartier”.
Hier soir, la préfecture de police de Paris affirmait ne trouver aucune trace de cette interpellation musclée. Le jeune conducteur du scooter, lui, reste placé sous contrôle judiciaire.
Elodie Guéguen
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