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Le plan du ministre de l'Intérieur pour dissuader les candidats français au jihad

Le nouveau ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, doit notamment annoncer la création d'une structure chargée de "resocialiser" les jeunes qui souhaitent partir combattre aux côtés des rebelles islamistes en Syrie.

Article rédigé par franceinfo
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Un rassemblement contre l'endoctrinement des jeunes au jihad, le 8 février 2014 à Strasbourg (Bas-Rhin). (FREDERICK FLORIN / AFP)

Alors que la France célèbre le retour des otages en Syrie, qui ont parfois entendu leurs ravisseurs parler français, le gouvernement se prépare à annoncer une vingtaine de mesures concrètes pour dissuader les candidats français au jihad, rapporte Le Figaro mardi 22 avril. Rien qu'en Syrie, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius estime qu'environ 500 Français sont partis combattre aux côtés de groupes jihadistes.

Syrie : 500 jihadistes Français sont paris, d'après Fabius (RTL)

Le nouveau ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, doit présenter une vingtaine de mesures mercredi, en Conseil des ministres, après avoir mis la dernière main à ce plan élaboré depuis plusieurs mois par la place Beauvau, sous l'autorité de Manuel Valls. Objectif : détecter les personnes susceptibles de partir combattre dans des groupes jihadistes en Syrie et les empêcher de se retrouver embrigadés. Selon l'entourage du ministre, cité par le journal, un fort accent a été mis sur le volet de la prévention et de la "resocialisation" de ces jeunes. Voici les principales mesures de ce plan.

L'autorisation de sortie du territoire pour les mineurs rétablie

Première décision emblématique : l'autorisation de sortie du territoire pour les mineurs devrait être rétablie. Les autorisations de sortie du territoire individuelles et collectives pour les mineurs français voyageant à l’étranger sans leurs parents avaient été supprimées le 1er janvier 2013.

Auparavant, les parents devaient aller retirer ce document dans les mairies. Des interdictions de sortie de territoire pourront donc être prononcées et inscrites au fichier des personnes recherchées, comme c'était le cas auparavant.

Une structure d'accueil créée

Les familles dont l'enfant fréquente une mosquée fondamentaliste ou surfe sur des sites faisant l'apologie du terrorisme pourront alerter une structure qui sera chargée de les prendre en charge, avec le renfort de psychologues, de chercheurs et des services sociaux. Le Figaro évoque un "centre de prise en charge assez particulier", sur le modèle de ce qui existe déjà en Autriche. Un "guichet", où les parents inquiets par des signes de radicalisation précoces pourront rencontrer différents experts. 

Une signalisation accrue

Dès que les autorités auront la "forte intuition" qu'un ressortissant français souhaite partir combattre, la personne soupçonnée pourra être inscrite dans plusieurs fichiers policiers, dont un système d'information à l'échelle européenne. Ce qui permettra de l'appréhender lorsqu'il se présentera dans un aéroport. 

Vigilance sur le web et prévention

Le cyberjihadisme devrait en outre être davantage surveillé. Notamment les sites extrémistes appelant au jihad, à la mort en martyr, et les sites donnants des "recettes explosives de petits chimistes"... 

Enfin, des campagnes de sensibilisation devraient être lancées en partenariat avec les mairies et l'Education nationale.

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