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"Je ne suis pas complotiste, je suis questionniste" : pourquoi des "gilets jaunes" tournent le dos aux médias

Selon la Fondation Jean-Jaurès, les "gilets jaunes" sont deux fois plus nombreux que la moyenne à penser que l'attentat de Strasbourg est une manipulation du gouvernement. Des réactions que franceinfo a vérifiées à Paris lors de la mobilisation du 9 février. 

Article rédigé par Benjamin Illy, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Manifestation des "gilets jaunes" à Paris le 9 février 2019. (BENJAMIN ILLY / FRANCE-INFO)

"Pas franceinfo, pas tous ces médias... Je suis mon propre média", lance devant un micro, une participante à la manifestation des "gilets jaunes" à Paris, samedi 9 février. 

>> Sondage. Les gilets jaunes sont deux fois plus nombreux que la moyenne à croire que l'attentat de Strasbourg est une manipulation du gouvernement

"Il y a Brut, tous ces indépendants", explique Sarah, 41 ans, originaire de Colombes (Hauts-de-Seine). "Après, il y a le live des gens", ajoute cette mère au foyer. Elle dit savoir que circulent des théories du complot autour de l'attentat de Strasbourg. Qu'en pense-t-elle ? "On peut se questionner. Moi, je ne suis pas complotiste, je suis questionniste. C'est tout, réagit-elle. Pour discréditer un mouvement, le gouvernement peut être capable de tout, pourtant il y a eu des victimes et tout. C'est vrai qu'elles n'ont pas été honorées, ces victimes." On lui rappelle que le président de la République s'est rendu à Strasbourg, s'est recueilli. "Il y a des choses bizarres", réplique-t-elle.  

Une autre manifestante dit ne pas croire les journalistes sur la comptabilité des participants au mouvement, né en novembre dernier "parce que quand vous faites le total de tout ce que nous, on voit sur Facebook, on en est loin quand même". Le réseau social est-il une référence à ses yeux ? "Je ne dis pas que c'est fiable, mais ce sont les 'gilets jaunes' qui relatent ce qu'ils ont chez eux. On peut quand même faire un peu confiance à nos potes 'gilets jaunes', non ?", lance Florence, aide-soignante, 55 ans venue d'Eure-et-Loir.

A-t-elle un commentaire sur l'attentat de Strasbourg ? "Je ne sais pas si c'est une manipulation du gouvernement. Je n'en sais rien", dit-elle, alors qu'un manifestant s'accroche à la conversation. "Tu parles ! L'attentat ? Il faut arrêter de prendre des gens pour des imbéciles", s'exclame-t-il.  

Selon l'étude Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès, pour 19% des personnes interrogées se déclarant "gilets jaunes", il y a des zones d'ombres dans cette affaire. Près d’un quart, 23 %, considèrent que l'attentat perpétré par le terroriste Cherif Chekatt est une manipulation du gouvernement pour détourner l'attention des Français.    

Des "gilets jaunes" distants avec les médias traditionnels - un reportage de Benjamin Illy

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