Fausses alertes à la bombe : qui sont les "petits plaisantins" pointés du doigt par Eric Dupond-Moretti ?

Vingt-deux enquêtes ont été ouvertes en lien avec les fausses alertes à la bombe qui se multiplient ces derniers jours, a déclaré vendredi le ministre de la Justice sur RTL.
Article rédigé par Juliette Campion, Clara Lainé
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un policier devant le collège-lycée Gambetta d'Arras (Pas-de-Calais), le 16 octobre 2023, lors d'une évacuation après une alerte à la bombe. (DENIS CHARLET / AFP)

"Sur les enquêtes en cours, en termes de justification, on a beaucoup de plaisanteries de mauvais goût", rapporte à franceinfo le ministère de la Justice. Sur les 22 enquêtes ouvertes en lien avec les nombreuses fausses alertes à la bombe de ces derniers jours, le ministère est catégorique : aucune des personnes interpellées ne revendique un quelconque positionnement politique. Il s'agit surtout de "gamins, des petits plaisantins qui n'ont pas le sens de la responsabilité", a affirmé Eric Dupond-Moretti, le ministre de la Justice, sur RTL, vendredi 20 octobre. Parmi eux, aucun n'a été condamné pour des faits similaires, mais certains ont des antécédents judiciaires.

Les auteurs des menaces ont davantage recours aux messages qu'aux appels téléphoniques. Dans les deux cas, David Le Bars, secrétaire général du Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN), a affirmé mercredi à l'AFP : "On finit toujours, même si ça peut prendre un peu de temps, par retomber sur celui ou celle qui est derrière." En l'occurrence, la Chancellerie précise que "toutes les personnes identifiées et entendues pour le moment sont des hommes". Elle souligne néanmoins que "beaucoup d'autres enquêtes sont actuellement en cours".

Des jeunes qui agissent seuls

Autre point récurrent chez les fauteurs de troubles : leur jeunesse. La plupart d'entre eux sont mineurs, ou à peine majeurs, même si quelques profils sortent du lot. Selon le parquet de Versailles, un homme de 37 ans a été interpellé et placé en garde à vue, car soupçonné d'être l'auteur de la quatrième fausse alerte à la bombe au château de Versailles, vendredi. Lors de son appel, le suspect a annoncé : "Le trône de Louis XIV va sauter. A plus. Faites évacuer", confirme une source proche du dossier à franceinfo. Selon le ministère de la Justice, il a agi seul, comme l'ensemble des personnes identifiées jusqu'à présent. 

"Certains ont déclaré ne pas avoir anticipé ce que ces actes peuvent engendrer."

Le ministère de la Justice

à franceinfo

Le garde des Sceaux a rappelé sur RTL que pour les mineurs, "ce sont les parents qui vont payer les conséquences financières". Laure Beccuau, procureure de Paris, a ajouté dans une interview accordée au Parisien que, pour la première fois, ces menaces allaient être considérées "comme des violences psychologiques sur les personnes avec préméditation". Un changement de qualification qui augmente la peine encourue : "C'est un délit qui vaut trois ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende."

Depuis le 13 octobre et l'attentat d'Arras (Pas-de-Calais), aucun lieu n'est épargné par les menaces. Une source proche du ministère de la Justice confirme l'aspect inédit de la situation : "On n'a jamais observé autant d'alertes à la bombe en si peu de temps." Pour autant, le phénomène n'est pas nouveau. En 2021, selon le ministère de la Justice, 759 peines pour délit de divulgation d'information fausse avaient été prononcées. En 2022, le chiffre avait légèrement diminué, avec 670 condamnations. Une tendance à la baisse qui risque de ne pas se confirmer sur l'année 2023.

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