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L'attentat déjoué de Villejuif était commandité par des jihadistes français partis en Syrie

C'est ce qu'indique le dossier judiciaire, que "Le Monde" a pu consulter.

Article rédigé par franceinfo
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Des policiers devant l'église Saint-Cyr-Sainte-Julitte de Villejuif (Val-de-Marne), dimanche 26 avril 2015.  (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

Devant le juge antiterroriste, Sid Ahmed Ghlam avait déjà évoqué des "commanditaires de l'Etat islamique" au sujet de l'attentat de Villejuif (Val-de-Marne) qui a été évité en avril. Il n'avait apparemment pas menti : ce projet d'attaque contre une église a été organisé par des jihadistes français installés en Syrie, indique Le Monde lundi 3 août.

Le dossier judiciaire que le quotidien a pu consulter détaille précisément les correspondances entre l'étudiant et ses commanditaires. Elles ont été restaurées par les enquêteurs, alors que le suspect les avait effacées de son ordinateur. On y trouve des instructions bien précises pour que le jeune homme puisse récupérer les armes qui devaient servir à l'attaque.

Deux commanditaires partis en Syrie au début de l'année

Dans l'un de ces messages, un homme suggère à Sid Ahmed Ghlam de se rendre à Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), pour récupérer une voiture pour y entreposer son arsenal. "Quand tu arrives là-bas, tu demandes à parler à Rabi. Dès que tu le vois tu lui dis : 'Je viens de la part de Vega et Thomas pour récupérer la BMW 318'", indique le message.

Ces fameux Vega et Thomas sont deux Français, Macreme A. et Thomas M., partis en Syrie début 2015, indique Le Monde. Ces deux hommes sont liés à un certain Fabien Clain, condamné à cinq ans de prison en 2009 pour avoir animé une filière d’acheminement vers l’Irak, et qui a rencontré à plusieurs reprises des membres de la famille de Mohamed Merah. Après sa libération, Fabien Clain a rejoint l'organisation Etat islamique, précise le quotidien.

Trois mises en examen dans les milieux jihadistes

En outre, l'enquête a permis la mise en examen de trois hommes liés à d'autres cellules jihadistes. Le premier avait été interpellé, puis relâché faute de preuves en 2005, dans le cadre d'un projet d'attentat contre les services de renseignement. Le second a fréquenté à plusieurs reprises Moussa Coulibaly, qui avait agressé trois militaires au couteau à Nice (Alpes-Maritimes) en février.

Le troisième, enfin, était en contact avec un ancien membre du Groupe islamique combattant marocain, soupçonné d'avoir commandité les attaques de Casablanca en 2003 et de Madrid en 2004. "Autant de connexions qui retracent l’historique de la famille du jihadisme français", conclut Le Monde.

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