"Prendre soin des victimes, c'est résister au terrorisme"
Plusieurs associations viennent en aide aux victimes des attentats ou des catastrophes, dont celle de Stéphane Gicquel, président de la Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs, invité du Grand Soir 3 ce lundi 19 septembre.
"Les victimes ont un rapport compliqué avec l'État. Elles ont besoin de l'État, et en même temps, elle reproche à l'État d'avoir failli dans sa mission de les protéger", affirme Stéphane Gicquel, président de la Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs, organisme créé en 2004 après le tsunami dans l'océan Indien, dans le Grand Soir 3 ce lundi.
"Notre ennemi ce n'est pas l'État, ce sont les terroristes. Mais il serait coupable qu'on laisse passer les attentats et que l'État n'est pas une mobilisation générale en matière de sécurité", explique Stéphane Gicquel. La principale difficulté des victimes des attentats, c'est "le risque de déphasage avec votre entourage familial et professionnel qui ne peut pas vous comprendre. Derrière cela, il y a un risque de précarisation psychologique et même économique", prévient-il.
"Pas besoin de loi"
Quant à l'indemnisation, "c'est très compliqué. Les rescapés, les blessés psychologiques vont d'abord se demander s'ils méritent cette indemnisation. Et aujourd'hui, on n'est incapable de donner une définition des victimes du terrorisme. Le fonds d'indemnisation a des critères très restrictifs et je crois que c'est là que doit avoir lieu l'évolution", estime Stéphane Gicquel.
Pour lui, "l'annonce de François Hollande est floue. Il n'y a pas de contenu derrière". "La question de l'argent est secondaire et il n'y a pas besoin de loi pour réformer", insiste-t-il. "Si les quatre représentants du gouvernement présents au conseil d'administration du fonds d'indemnisation votent à l'unisson avec les familles des victimes, on peut changer les pratiques et avoir des règles plus protectrices pour les victimes".
En conclusion, il attend que "François Hollande soit un homme politique qui fasse des choix et qu'il dise clairement que prendre soin des victimes, c'est résister au terrorisme".
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