Attentats de Paris : Lydia, rescapée du Bataclan, raconte l'enfer qu'elle a vécu

Elle a mis un mois à pouvoir en parler. Lydia Vassallo, 26 ans, était au Bataclan le soir des attentats du 13 novembre. Pour cette rescapée, le retour dans le monde des vivants est un chemin encore compliqué. "On est bloqué entre le temps et l'espace. Il y a la partie de nous qui est morte au Bataclan parce qu'il a fallu devenir quelqu'un d'autre pour s'en sortir", raconte la jeune femme. 

Impossible d'oublier

Les yeux toujours baissés, Lydia se remémore l'instant où tout a basculé. Elle était tout près de la scène, contre les barrières. "Inconsciemment je le savais. Quelque chose me disait 'ce son n'est pas normal, tu devrais relever la tête'." Dans le mouvement de panique, Lydia est écrasée contre la barrière. "Je suis restée debout tout le temps où ils tiraient", explique-t-elle. Lydia était venue avec deux autres amies. La plus proche d'elle va pouvoir l'aider et lui dégager ses jambes. Puis elles essayent d'appeler leur troisième amie dans les corps enchevêtrés, sans réponse. Touchée au dos, cette troisième amie s'en sortira. Les deux autres décident de tenter le tout pour le tout. Ce sera la rue, les blessés et surtout la sensation de n’être en sécurité nulle part. Rescapée d'un enfer, Lydia et sa famille n'ont pourtant pas été épargnées par les amalgames. Un des frères de cette jeune femme d'origine algérienne s'est fait tabasser en sortant du travail une semaine après l'attaque. Aujourd'hui, les sourires de Lydia sont encore rares. Elle sait qu'elle arrivera à surmonter, jamais à oublier.