Attentats de Paris : qu'est-ce qu'une fiche S ?
Au moins un des kamikazes du vendredi 13 novembre faisait l'objet de cette fameuse fiche de renseignement.
Mohamed Merah, Mehdi Nemmouche, Amedy Coulibaly, Sid Ahmed Ghlam, Yassin Salhi et, maintenant, Omar Ismaïl Mostefai, le kamikaze du Bataclan... La majorité des terroristes impliqués dans les attentats en France ces dernières années faisaient l'objet d'une fiche S.
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Francetv info fait le point sur cet outil parfois critiqué.
Quand a-t-elle été créée ?
C'est l'une des catégories du FPR, le fichier des personnes recherchées. Comme l'explique Le Parisien, cette fiche, créée dans les années 1960, servait à l'origine à surveiller les déplacements des espions, des diplomates des pays de l'Est et de leurs proches. Les membres de mouvements révolutionnaires, susceptibles de se livrer à des actes terroristes, en ont ensuite fait les frais.
Qui est fichée ?
Aujourd'hui, elle est réservée aux individus menaçant potentiellement la sécurité nationale. "Une notion juridique relativement floue, permettant aux services de renseignement de ratisser très large", observe Libération. On y trouve principalement des suspects liés à l'islamisme radical.
Mais pas seulement. "Des militants d'extrême gauche comme de l'ultradroite, des hooligans ou bien des altermondialistes ou encore des activistes identifiés parmi les Black Blocks font aussi l'objet de fiches S. Cette fiche n'est pas exclusivement réservée aux terroristes présumés", confie un enquêteur spécialisé au Parisien.
Au total, 10 500 personnes font l'objet d'une fiche S, selon le chiffre donné par Manuel Valls lundi 16 novembre sur RTL.
A quoi sert-elle ?
Comme toute fiche du FPR, la fiche S contient l'état civil, le signalement, la photographie, les motifs de recherche, la conduite à tenir en cas de découverte et quelques autres détails. Son principe de base est simple. A chaque fois qu'un policier contrôle une personne fichée S, il doit le signaler aux services de renseignement et tenter d'en savoir le plus possible sur les raisons de sa présence à cet endroit.
Elle comporte plusieurs catégories, de S2 à S15. Elle détaille l'attitude à adopter en cas de contrôle : "Ne pas attirer l'attention", "rendre compte immédiatement au service demandeur", "relever les identités des accompagnants" ou encore "faire des photocopie des documents d'identité". D'après Le Parisien, le S14 correspond aux "combattants étrangers partis mener le jihad sur le théâtre des opérations et qui en sont revenus".
"La fiche S est avant tout un marqueur qui permet de retracer vos déplacements et de cibler vos fréquentations. Elle sert aussi à affiner un profil", explique un enquêteur au Parisien. Elle ne signifie pas que l'individu fait l'objet d'une surveillance active et constante.
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