Concerts de Médine au Bataclan : le gouvernement n'interviendra pas, au nom de la "liberté d'expression"
Le Premier ministre, Édouard Philippe, interpellé au Sénat au sujet de la présence du rappeur au Bataclan en octobre prochain, a estimé que la loi ne permettait pas de remettre en cause cette programmation.
Le gouvernement n'interviendra pas dans la polémique sur les concerts de Médine au Bataclan. Interrogé au Sénat sur la question, mardi 12 juin, Édouard Philippe a invoqué le respect "scrupuleux" de "la loi" et de la "liberté d'expression". Des élus de droite et d'extrême droite ont réclamé l'annulation de deux concerts du rappeur, programmés en octobre au Bataclan, critiquant certains de ses textes.
"On peut se fixer comme règle simple (...) de vouloir en toute matière respecter la loi. Et la loi s'agissant d'un concert (...) est très simple : elle ne permet d'interdire que lorsque la programmation causerait un trouble manifeste à l'ordre public" en cas d'"incitation à la haine raciale", a détaillé le Premier ministre devant le Sénat.
"Voilà les deux seuls fondements qui pourraient justifier une mesure. Nous respecterons donc scrupuleusement et la liberté d'expression et la loi, a-t-il insisté en se disant, aussi attaché au respect de la loi qu'à la mémoire de ceux qui ont trouvé la mort ou qui étaient présents ce soir-là."
Il était interpellé par un sénateur LR
Édouard Philippe répondait à une interpellation du sénateur du Val-d'Oise Sébastien Meurant (LR) qui voit dans la programmation du rappeur "un scandale inouï et abject", qui estime que les textes de ce dernier sont des "incitations à la haine". "Pour le Premier ministre, le rappeur Médine au Bataclan ne trouble pas l'ordre public", a relevé le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau. "Le fossé se creuse entre le gouvernement et tous les Français qui s'opposent aux dérives communautaristes."
Les partisans de l'interdiction de ces concerts, parmi lesquels des proches de victimes des attentats du 13-Novembre, reprochent à Médine le texte du morceau Don't Laïk, où on l'entend chanter "Crucifions les laïcards comme à Golgotha", paru une semaine avant la tuerie de Charlie Hebdo, et le titre de son album Jihad, sorti en 2005.
De son côté, Médine avait réagi lundi, accusant l'extrême droite de chercher à "limiter notre liberté d'expression" et de "détourner le sens de [ses] chansons" pour lesquelles il s'était déjà expliqué, affirmant combattre "toutes formes de radicalisme". Il a d'ailleurs réitéré "[ses] condamnations passées à l'égard des abjects attentats du 13-Novembre et de toutes les attaques terroristes".
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