"Après les attentats, rien à faire, j'ai peur"
Francetv info vous a interrogé, pour savoir si vous comptiez changer vos habitudes après les attaques. Si certains veulent à tout prix "continuer à vivre" comme avant, d'autres évoquent clairement leurs inquiétudes.
Depuis les attentats du 13 novembre, la fréquentation a chuté de près de 10% sur le réseau RATP. Des hôtels sont désertés par leurs clients, certains concerts boudés par les spectateurs et les émissions de télévision se déroulent encore devant un public plus que clairsemé. Autant de conséquences visibles de la peur provoquée par les attaques qui ont frappé la capitale et ses environs.
Francetv info vous a posé cette question : "Qu'allez-vous changer à vos habitudes après les attentats ?" "Rien, répond sans hésiter Max. Je ne changerai rien de mes habitudes. Je continuerai à vivre, et je continuerai surtout à être libre, vu que c'est cela qu'ils nous reprochent." "Ce serait une victoire pour les terroristes", abonde Anubis. "Au contraire, en appui à l'armée et à la police, il faut résister pour défendre notre mode de vie", estime un autre internaute, anonyme. Le constat est le même pour Anthony : "Je ne vais pas me priver pour des abrutis !"
"Le mieux, c'est de continuer à vivre"
Philippe devait venir passer le week-end dernier à Paris, mais a finalement annulé. Pas par peur, plutôt par "respect des victimes", explique-t-il. Il compte bien venir en revanche début décembre, pour assister à un concert de Madonna dans la capitale. "Il ne faut pas laisser le terrorisme gagner en restant cloîtrés chez nous, en évitant les lieux publics", juge-t-il.
La barbarie n'aura pas raison de notre liberté !
Originaire de Serbie, Suki insiste elle aussi sur la nécessité de "s'accrocher". "La France m'a beaucoup offert et je l'aime, explique-t-elle. Je viens d'un pays qui a connu deux guerres et on ne s'en remet jamais. Cauchemars, angoisses, ça reste. Ce qui nous arrive en ce moment ne fait qu'augmenter ma douleur d'avant et mes angoisses."
"En Serbie, pendant les deux guerres, les gens se cachaient tout d'abord dans les caves et restaient chez eux, poursuit-elle. A un moment donné ils en ont eu marre et ont commencé à sortir et à se rassembler pour chanter et blaguer, pour être ensemble. Alors je vous confirme, par expérience, ça ne sert à rien de rester chez soi, le mieux, c'est de continuer à vivre. A partager. A échanger."
"Au moindre son de pétard, la panique revient"
Mais tous ne se sentent pas encore prêts à reprendre le cours d'une vie normale. Plusieurs d'entre vous affirment éviter désormais les endroits confinés, les centres commerciaux, voire même les transports publics.
Originaire de Nice (Alpes-Maritimes), Gaia devait venir dans la capitale début décembre. Pour voir l'exposition sur Picasso au Grand Palais, assister à une représentation de Cats au théâtre Mogador. "J'ai annulé, explique notre lecteur. Rien à faire, j'ai peur..." De son côté, Stéphane n'a pas encore eu "le courage de sortir boire l'apéro : j'ai besoin d'un certain temps".
Ne rien changer, c'est ce que l'on répond tous, mais il est clair que ce n'est franchement pas la vérité.
"Nous sommes révoltés à l'idée que ces ordures veulent nous priver de notre liberté, nous allons donc nous forcer à sortir un peu quand même, mais plus rien ne sera comme avant, explique Tagada. Au moindre son de pétard, au moindre cri, la panique revient. Soyons honnêtes !" De nombreux lecteurs le reconnaissent : les attentats auront des conséquences durables sur leur façon de vivre.
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