Pour les Républicains, "rien à ce stade ne semble justifier" une réforme constitutionnelle
Francetv info a recueilli les réactions des députés et sénateurs de droite après les annonces de riposte du chef de l'Etat.
Rassemblés en Congrès, les 925 parlementaires français ont écouté le discours de riposte de François Hollande, lundi 16 novembre. Après les annonces du chef de l'Etat, notre journaliste a recueilli les réactions des élus des Républicains dans les couloirs du Château de Versailles. Voici les principales.
> Suivez les réactions des députés au discours de François Hollande devant le Congrès
Sur la révision de la Constitution
L'annonce d'une révision de la Constitution a été accueillie fraîchement par Christian Jacob. Pour le chef de file des députés Les Républicains, "rien à ce stade ne semble justifier" cette réforme des articles 16 et 36 annoncée dans la foulée des attentats de Paris. "Notre Constitution offre tous les outils juridiques pour faire face", a-t-il déclaré à la tribune.
Juste avant, le chef de l'Etat avait déclaré vouloir "faire évoluer [la] Constitution pour permettre aux pouvoirs publics d'agir, conformément à l'Etat de droit, contre le terrorisme de guerre". D'autres députés LR, interrogés dans les couloirs du Congrès à l'issue du discours de François Hollande, n'ont pas critiqué aussi frontalement un changement constitutionnel. Ainsi Laurent Wauquiez a estimé que "ce dont on a besoin, c'est d'action, de mesures concrètes", et "pas uniquement de changement de Constitution".
Sur la déchéance de la nationalité
Valérie Pécresse s'est félicitée de certaines mesures, notamment de la déchéance de nationalité pour les binationaux. "Nous sommes heureux d'avoir été écoutés sur plusieurs sujets comme la déchéance de nationalité, mais combien de temps perdu ?", s'est ainsi interrogée la députée des Yvelines.
Pour Eric Ciotti, le discours du président est "quelque part un aveu d'échec". "Ma première réaction, c'est le regret que ces dispositions, que pour beaucoup l'opposition a défendues, ne soient pas intervenues plus tôt", a-t-il dit.
Bruno Retailleau, patron des sénateurs des Républicains, a lui concédé que "le président a repris des deux points notables pour nous, qui sont la déchéance de nationalité et les expulsions". Mais pour Jean-Pierre Raffarin, ses annonces sécuritaires exigent des moyens : "Il faudra nous dire comment nous finançons tout cela. Tout ce discours est volontaire mais nous n'avons ni temps ni beaucoup d'argent."
Sur la politique étrangère
Les annonces concernant la politique étrangère de la France ont aussi fait réagir. Pour Benoist Apparu, si "le contenu va dans la bonne direction", il n'est pas suffisant sur ce plan-là. "Il faut une inflexion claire", réclame le député de la Marne, à savoir "combattre Daech en priorité".
Pour Jean-Pierre Raffarin, il faut aussi des clarifications, notamment sur l'action de la France en Syrie. "Nous avons désigné un ennemi n°1 qui est l'Etat islamique. Il faut donc hiérarchiser nos objectifs. Aucune complicité évidemment avec Bachar Al-Assad, mais nous avons besoin d'un Etat syrien qui puisse combattre le terrorisme. Ca doit être discuté avec Barack Obama, mais aussi avec Vladimir Poutine", estime le sénateur de la Vienne.
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