Attentat de Nice : l’enquête sur d'éventuelles failles du dispositif de sécurité élargie aux faits d’homicides et blessures involontaires

En 2017, une enquête a été ouverte pour "mise en danger de la vie d'autrui" après l'attentat de Nice, sur la promenade des Anglais, qui avait fait 86 morts l'année précédente. Les investigations portent désormais aussi sur les faits d'"homicides et blessures involontaires".
Article rédigé par David Di Giacomo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
"L'ange de la baie" en hommage aux victimes de l'attentat de Nice sur la promenade des Anglais qui a eu lieu le 14 juillet 2016. (NICOLAS VALLAURI / MAXPPP)

L’enquête sur d'éventuelles failles du dispositif de sécurité mis en place pour les festivités du 14 juillet 2016 sur la Promenade des Anglais est élargie aux faits d'homicides et blessures involontaires, a appris vendredi 27 octobre franceinfo auprès de l’avocate de l’association Promenade des anges, partie civile dans cette enquête, Me Virginie Le Roy.

Désormais les investigations porteront non seulement sur une "mise en danger de la vie d’autrui", chef initial de l’enquête ouverte en 2017, mais aussi pour "homicides et blessures involontaires", requalification demandée en mai dernier par l'association Promenade des anges, représentée par leur avocate Virginie Le Roy. Une information confirmée par le procureur de Nice à franceinfo. Ce dernier précise donc que l'information est désormais suivie des chefs de "mise en danger de la vie d'autrui", "homicides involontaires", "blessures involontaires avec ITT inférieure ou égale à trois mois", "blessures involontaires avec ITT supérieure à trois mois".

En juillet, le procureur de la République de Nice, après avoir reçu cette demande de l'association, avait demandé lui aussi la requalification des faits. Selon lui, le dispositif était sous-dimensionné le soir du 14 juillet.

Cependant, si quelques nouvelles demandes d'actes instruction ont été acceptées, comme le versement d'un rapport qui aurait été déposé à l'époque à l'IGPN, de nombreuses demandes ont été rejetées, selon les informations de franceinfo. 

"Nous sommes aujourd’hui heureux d’annoncer que notre demande de requalification a été acceptée par les juges, et que les poursuites sont désormais également élargies aux infractions d'homicides et blessures involontaires", écrit sur X (ex-Twitter) l’association Promenade des Anges. "Il s'agit d'une étape importante dans notre quête de vérité, qui arrive enfin au terme de sept ans d'instruction. Nous espérons vivement qu'elle permettra de prochaines mises en examen".

"Nous sommes très satisfaits que les juges d’instruction aient requalifié les chefs de poursuites en homicides et blessures involontaires. Cela devrait permettre de prochaines mises en examen. Il est impératif que les victimes puissent obtenir les réponses qu’elles attendent et que les responsabilités soient établies", a quant à elle déclaré à franceinfo Me Virigie Le Roy. "L'association a interjeté appel des refus de demandes d'actes qui nous paraissent essentielles pour poursuivre l'analyse des manquements reprochés dans la conception et la mise en œuvre du dispositif de sécurité du 14 juillet 2016", a-t-elle ajouté.

En 2017, une enquête avait été ouverte pour "mise en danger de la vie d’autrui par violation délibérée d’une obligation réglementaire de sécurité ou de prudence" après la plainte déposée par plusieurs parties civiles. Elles pointaient des dysfonctionnements dans l’organisation de la sécurité de la Prom-Party 2016 de la Fête nationale. 30 000 personnes étaient attendues. Ce soir-là, un camion bélier a foncé sur la foule sur la Promenade des Anglais faisant 86 morts et plus de 400 blessés. Dans cette enquête, indépendante donc du volet terroriste, quatre personnes sont placées sous le statut de témoin assisté : Christian Estrosi, actuel maire de Nice qui occupait le poste de premier adjoint en 2016, Philippe Pradal, maire en 2016 et actuel député des Alpes-Maritimes, ainsi que l’ancien préfet des Alpes-Maritimes et son ex-directeur de cabinet.

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