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Tensions entre taxis et UberPOP : "on risque d'arriver à des incidents graves"

Samedi soir à Lyon, un jeune homme de 27 ans aurait été pris à partie et frappé par des chauffeurs taxis. Refoulé d’un taxi, il a défendu UberPOP. Sa mâchoire et son nez sont cassés, son visage tuméfié. Abdel Ghalfi de la CFDT Taxi redoute d'autres incidents dans les prochains jours.
Article rédigé par franceinfo
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  (Les taxis multiplient les actions contre les UberPOP © MAXPPP)

Le conflit entre UberPOP et les taxis se durcit de plus en plus. Samedi 20 juin, un incident grave a éclaté à Lyon. Un passager refoulé d’un taxi a été agressé quand il a menacé d’appeler un chauffeur particulier utilisant l’application UberPOP.

Une mâchoire brisée et 21 jours d’arrêt de travail

Le jeune homme de 27 ans sortait de soirée quand il a cherché un véhicule pour rentrer chez lui. Il affirme être monté dans un taxi dont le voyant était vert. Mais, le chauffeur lui aurait demandé de descendre, affirmant être en grève. Le ton est alors monté. Le passager lui aurait alors répondu que ça ne l’étonne pas que des personnes choisissent de plus en plus UberPOP.

Quelques minutes plus tard, le jeune passager a été rattrapé et frappé par deux hommes dans la rue. Il est persuadé que ce sont des chauffeurs de taxis. Passé à tabac, il a été transporté à l’hôpital avec la mâchoire brisée et le visage tuméfié. Sur son compte Facebook, il explique être en arrêt de travail pour 21 jours.

Une enquête a été ouverte mais les artisans taxis se défendent. "Il m'est rapporté que la personne aurait été sous l'emprise de l'alcool, explique Jean-Paul Durand, président de la maison des taxis du Rhône. De toute façon, il est déplorable d'en arriver aux mains, mais je comprends l'exaspération des collègues." 

"Il y a un ras-le-bol" Reportage Christophe Vincent à Lyon

"Cette activité est hors-la-loi et il faut qu'elle cesse" le préfet du Rhône

Le préfet du Rhône Michel Delpuech a réagi ce mardi à cette agression, lui qui a interdit par arrêté l'activité UberPOP dans son département. "Cette agression n'est pas acceptable. Nul ne doit se faire justice soi-même et je redis aux chauffeurs de taxi que les pouvoirs publics se mobilisent pour mettre fin à l'activité illégale d'UberPOP et de ses chauffeurs. Cette activité est hors-la-loi et il faut qu'elle cesse ".

"Cette agression n'est pas acceptable" Michel Delpuech, préfet du Rhône

Des guets-apens et bagarres dans plusieurs villes de France

Depuis deux semaines, les relations entre taxis et UberPOP se sont nettement dégradées. De nombreux conducteurs particuliers, abonnés à l'application, ont porté plainte après avoir été agressés par des taxis à Strasbourg, à Marseille, à Lille ou encore à Nice.

A Nice, justement, cinq chauffeurs de taxis ont été placés en garde à vue ce mardi dans le cadre d'une enquête confiée à la sûreté départementale après l'agression supposée d'un chauffeur UberPOP. Aussitôt, plusieurs artisans chauffeurs ont bloqué les accès à l'aéroport de la ville. 

"On risque d'arriver à des incidents graves"

Ces agressions répétées, le secrétaire général de la CFDT Taxi les réfutent, parlant de "désinformation ". "Les plaintes déposées sont annoncées par UberPOP. La plus grosse agression elle est subi par les chauffeurs de taxi, c'est UberPOP" . Il reconnaît malgré tout que la tension qui monte entre les chauffeurs de taxi et les ceux d'UberPOP pourraient avoir des conséquences dramatiques si rien ne bouge. "On risque d'arriver à des incidents graves car les chauffeurs de taxi ont investi des milliers d'euros et en face, l'Etat laisse faire une entreprise clandestine qui fait de l'évasion fiscale ".

"On risque d'arriver à des incidents graves" Abdel Ghalfi, secrétaire général de la CFDT Taxi

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