Saisie record de cannabis : "Un coup porté au crime organisé"
Les circonstances de cette saisie de près de six tonnes de cannabis dans une villa des Bouches-du-Rhône ne sont pas encore précises mais selon le journaliste de Marianne et spécialiste du grand banditisme, Frédéric Ploquin, "cela démarre par la neutralisation d'une voiture dans les quartiers nord de Marseille. De là, on remonte jusqu'à une villa du côté de Vitrolles qui ressemble au plus important lieu de stockage sur la région sud et peut-être même en France."
Frédéric Ploquin estime que les trafiquants ont mésestimé le travail de la police en cette période de plan Vigipirate avancé. "Depuis le mois de juillet, on croit que la police est totalement canalisée sur la lutte contre le terrorisme, qui est une priorité nationale. Du côté du crime organisé, on se frottait les mains. Et peut-être que là, ils ont pris des risques en stockant une telle quantité. Ils ont cru à une forme d'impunité parce que c'est une erreur stratégique qui me semble assez importante de leur part."
Une villa sur la route de l'Espagne et du Maroc
L'emplacement de ce dépôt gigantesque est aussi une surprise pour le spécialiste du grand banditisme. Mais il l'explique par la situation Vitrolles par rapport à l'Espagne ou Marseille. "On est sur la route commerciale logique de la remonté du cannabis. Marseille peut être approvisionnée par le Nord. Des affaires ont montré que des go-fast Amsterdam – Marseille existent. Mais là on est quand même plus prêt de l'Espagne qui, elle-même, jouxte le Maroc. On a aussi un port à Marseille qui permet de faire passer de grosses quantités même si on ne sait pas encore s'il s'agit d'un réseau marseillais, parisien ou national."
"C'est une rupture d'approvisionnement importante"
Le journaliste confirme qu'il s'agit d'une grosse saisie qui va perturber le marché pour quelques semaines. "Mais ce n'est pas le seul gros réseau en France. Un autre réseau probablement prendra la place à moyen terme." Il ajoute que cette affaire permet aussi de montrer qu'une "grosse quantité n'est pas forcément stockée dans les cités comme certains le pensaient, mais à l'extérieur. A partir de là, pourquoi pas imaginer d'autres lieux de stockage comme ça?"
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