Cet article date de plus d'onze ans.

Rhône : fermeture administrative d'une maison de retraite

La fermeture du "Calme de l'Etang" à Bessenay, dans le Rhône, a été décidée par arrêté préfectoral. Une mesure exceptionnelle prise après de nombreux dysfonctionnements en matière de soins, de sécurité et d'organisation. Les 64 résidents seront réorientés sur d'autres structures du département.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Autre)

C'est une mesure exceptionnelle, dit-on à l'Agence régionale de Santé (ARS). La fermeture administrative d'un Ehpad, un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, n'arrive pas tous les jours. 

Celle du "Calme de l'Etang", à Bessenay dans le Rhône, fait suite à une inspection effectuée fin août par l'ARS. Ce que celle-ci a relevé est édifiant : "Les suivis des dossiers médicaux n'étaient pas bien faits ", il y avait "une absence de traçabilité des soins médicaux et de réponses aux sonnettes " et "un défaut d'hygiène important d'entretien des locaux" .

Cinq décès depuis août

Selon Carole Allouche, une aide-soignante qui travaille au sein de l'Ehpad depuis quatre ans, cinq résidents sont décédés depuis le mois d'août dernier, dont quatre rien que lors de la première semaine de septembre. Elle affirme que tous ces décès seraient dus à une détresse respiratoire. Elle dit également avoir envoyé une lettre à l'ARS, posant la question d'une éventuelle présence de légionellose dans l'établissement.

Face aux journalistes à Lyon, le directeur de la direction handicap et grand âge à l'ARS Rhône-Alpes Michel Vermorel, assure de son côté n'avoir "aucun élément pour permettre d'abonder dans ce sens ".

Relogements

Il y avait déjà eu trois inspections, en 2005, 2007 et 2009, avec à chaque fois une mise en demeure demandant de mettre fin à de "nombreux dysfonctionnements" . Des inspections effectuées après des plaintes de patients et du personnel. Par communiqué, le groupe DomusVi, gérant de l'Ehpad, reconnaît que "certaines des observations et critiques sont fondées ". Le groupe a porté plainte pénalement.

L'établissement ne pourra lui rouvrir qu'après une nouvelle inspection, qui attestera que les "mesures correctives indispensables " ont été prises. Les 64 résidents, d'ici là, seront réorientés à partir de ce jeudi vers d'autres structures du département. Une administratrice provisoire a été nommée, chargée du relogement d'ici le 2 octobre.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.