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Requins à La Réunion : "Il faut renforcer la signalisation pour les touristes"

Sébastien Vauthier, Réunionnais de 35 ans, a participé à la manifestation devant le ministère des Outre-mer, à Paris, vendredi matin. Il explique pourquoi à francetv info.

Article rédigé par Catherine Fournier
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Sur la plage des Brisants, à Saint-Gilles (La Réunion), où un surfeur a été tué par un requin, le 8 mai 2013.  (MAXPPP)

La baignade, le surf et le bodyboard sont désormais interdits sur plus de la moitié du littoral de La Réunion. Le préfet de l'île a annoncé, vendredi 26 juillet, de nouvelles mesures de protection antirequins, lors d'un point presse où il a présenté les mesures du "plan renforcé" annoncé la semaine dernière par le gouvernement.

Ces mesures seront-elles suffisantes ? Des membres des associations Prévention requin Réunion (PRR) et Océan prévention Réunion (OPR) ont manifesté vendredi devant le ministère des Outre-mer, à Paris. Ils réclament une évolution de la réglementation pour éviter les accidents mortels, après la mort d'une adolescente qui se baignait à cinq mètres de la plage. 

Sébastien Vauthier, Réunionnais de 35 ans, a participé à cette manifestation. Il explique pourquoi à francetv info.

Francetv info : Quel était le mot d'ordre de ce rassemblement ? 

Sébastien Vauthier : Interpeller les politiques sur la situation des usagers de la mer à La Réunion. On associe, à tort, toute forme de manifestation sur le problème des requins à la communauté des surfeurs. Or, tout le monde est concerné, à commencer par les baigneurs. En outre, les surfeurs n'appellent pas tous à la mort des requins, loin de là. Mathieu Schiller, tué par un squale en septembre 2011, était un ami. Et je peux dire que c'était un véritable amoureux de la mer, respectueux de l'écologie et des requins.

Comment expliquez-vous la multiplication des attaques de requins à La Réunion ? 

Une réserve naturelle a été créée il y a six ans sur la côte ouest, seule zone de baignade de l'île, pour protéger les lagons et les coraux. Du coup, les requins, absents de cet espace depuis trente ans, sont revenus. Malgré cela, la signalisation dans les stations balnéaires n'a pas évolué ou est défaillante. Les locaux savent où et quand il ne faut pas se baigner. Les touristes, pas toujours. A Saint-Paul, par exemple, où la jeune fille de 15 ans a été tuée, la baignade est interdite. Mais les panneaux le signalant ont été arrachés. Il faut renforcer la signalisation pour les touristes.

Vous préconisez donc de limiter les zones de baignade ?

Nous réclamons en tout cas une ligne plus claire de la part de la classe politique. Nous demandons surtout un assouplissement de la réglementation concernant la réserve naturelle. Il faudrait réintroduire la pêche à proximité des zones de baignade. Non seulement pour éloigner les requins, mais aussi pour en prélever certains. Les requins tigres et bouledogues pullulent dans ces eaux troubles, où les eaux usées sont rejetées. Ce ne sont pas des espèces menacées.

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