Propos racistes : des policiers en garde à vue
Les faits remontent au 1er février et sont corroborés par plusieurs témoignages. Un groupe de plusieurs hommes fait irruption en fin de soirée dans un pub d’Amiens aux cris de "sieg heil", avant de trinquer en criant des propos violemment antisémites entrecoupés de saluts hitlériens. Les trois policiers – un brigadier chef d’une quarantaine d’années et deux gardiens de la paix trentenaires – étaient en civil, ils venaient de quitter leur service.
L’un des policiers serait un représentant de la FPIP (Fédération professionnelle indépendante de la police), un syndicat minoritaire d’extrême droite. Un autre aurait fait des campagnes pour le Front national. Les suspects auraient tous fait état de leur qualité de policiers. Et certains auraient revendiqué leur appartenance au mouvement néo-nazi "White power".
Selon le patron du bar, les suspects étaient passablement "énervés" à leur arrivée dans l’établissement, où ils auraient tenu des propos "racistes, antisémites et xénophobes". Deux employés d’origine africaine auraient également été pris à partie. Priés de quitter le bar, ils ont fini par partir "en maugréant, tout en menaçant (le patron) de représailles sur la chose s’ébruitait", ajoute l’avocat du patron de l’établissement.
C'est un témoin, un enseignant, qui a alerté le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA).
Le syndicat de policiers Alliance s’est dit étonné par l’affaire, affirmant que si les faits étaient "avérés, c’est inacceptable". Précisant qu’"ils étaient tous bien notés et faisaient bien leur travail".
Au ministère de l’Intérieur, on précise que "le comportement de ces fonctionnaires est en contradiction totale avec la déontologie de la police nationale et son action quotidienne contre tous les formes de discrimination". Les trois policiers ont été immédiatement suspendus et placés en garde à vue dans le cadre d’une enquête judiciaire pour "provocation à la haine raciale et apologie de crimes contre l’humanité". L’Inspection générale de la police nationale (IGPN, la police des polices) a été chargée de l’enquête.
Gilles Halais avec agences
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