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Procès Viguier : un meurtre sans cadavre

Le procès de Jacques Viguier débute cet après-midi devant la Cour d'Assises de Toulouse. Ce quinquagénaire, professeur d'université, est accusé du meurtre de son épouse Suzanne. Les faits remontent à février 2000. Problème : le corps n'a jamais été retrouvé.
Article rédigé par franceinfo
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Pas de preuves mais des indices. Le corps de Suzanne Viguier n’a jamais été retrouvé, pourtant de nombreux éléments matériels accusent son mari. Depuis le début, Jacques Viguier nie. La cour d’assise de Haute-Garonne dispose donc de deux semaines pour déterminer si ce professeur de droit est responsable ou non de la mystérieuse disparition de sa femme.

Dans la nuit du 26 au 27 février 2000, Suzanne Viguier rentre chez elle après une soirée passée avec son amant. Plus personne ne la reverra. Son mari met plusieurs jours avant de signaler la disparition. Dès lors sa parole est mise en doute. Clamant son innocence, Jacques Viguier affirme qu’elle a volontairement disparu, puis qu’elle a rejoint une secte. Des scénarios peu probables écartés par les enquêteurs qui très vite privilégient la thèse du meurtre.

Le mobile ? Au bord de la séparation, le couple va mal. Lui comme elle, entretiennent des relations extra conjugales. De nombreux proches affirment que Jacques Viguier, effrayé par l’échec, n’aurait pas supporté l’éventualité d’un divorce.

En sept ans d’investigation, la police n’a pourtant mis la main sur aucune preuve irréfutable, seulement des indices sont retrouvés dans la maison du couple, tels que des taches de sang ou des objets personnels de la victime laissés sur place, renforçant les soupçons sur le mari. La chambre de l'instruction l'avait renvoyé devant la cour d'assises après requalification de sa mise en examen en “homicide”, les juges ayant souligné l'“absence de preuve de préméditation”. C’est donc sur leur intime conviction que vont devoir se fonder les jurés dans ce procès qui débute.

Depuis neuf ans, Jacques Viguier a souvent donné l'impression de vouloir se soustraire à la justice. Un premier procès, prévu en décembre dernier, avait été reporté en raison des “difficultés psychologiques” rencontrées par l'accusé à la veille de l'audience. Il risque la réclusion à perpétuité, le code pénal français ne liant pas une condamnation pour meurtre à la découverte d'un cadavre ou de l'arme d'un crime.

Mikaël Ponge, avec agences

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