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Procès Kerviel : un ancien collègue charge le trader

Au troisième jour du procès de Jérôme Kerviel devant le tribunal correctionnel de Paris, un de ses anciens collègues est venu témoigner. Il a contredit les affirmations du prévenu selon lesquelles, les pratiques de Jérôme Kerviel qui ont amené à la perte de 4,9 milliards d'euros de la Société Générale en 2008, sont monnaie courante dans le monde de la finance.
Article rédigé par franceinfo
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Quatre anciens collègues traders de la Société Générale étaient appelés à se présenter ce matin. Un seul à fait le déplacement, Salim Ménouchi, 31 ans et il a accablé Jérôme Kerviel. Il s'est dit d'abord "déçu" par le comportement de son ancien collègue qu'il a pourtant décrit comme sérieux et travailleur. Pour Salim Ménouchi, en engageant des "montants stratosphériques" et en prenant des positions "aberrantes" sur les marchés, il a clairement mis en danger la banque. "On se bat tous au quotidien pour faire gagner un peu d'argent à la banque," a dit Salim Némouchi. "En tant que trader, on a tous des limites à respecter," a t-'il ajouté.

Jérôme Kerviel est jugé pour avoir provoqué une perte de 4,9 milliards d'euros début 2008 et toujours la même question depuis le début du procès : comment l'ex-trader de la Société Générale a pu engager des dizaines de milliards d'euros de la banque? Avec des opérations fictives et de fausses déclarations, selon l'accusation, Jérôme Kerviel aurait agi à l'insu de sa hiérarchie. Tout le monde était au courant, soutient au contraire la défense. Les avocats du prévenu se sont appuyés sur un film et des photos où l'on voit Jérôme Kerviel assis dans la salle des marchés à côté de ses supérieurs hiérarchiques et sept autres traders de l'unité.

Comme hier, l'audience de ce matin étudiait justement les limites supposées des traders quand ils prennent des positions sur les marchés.
"Il est faux de dire que tous les traders dépassent les limites, ce n'est pas quelque chose de standard," a affirmé Salim Ménouchi, contrairement à Jérôme Kerviel.

Les deux hommes étaient proches mais ne parlaient pas de leurs "stratégies de trading" ensemble a affirmé Salim Ménouchi. Il a raconté à la cour leurs derniers échanges autour d'un verre, le soir du 18 janvier 2008. Le lendemain, il recevait un SMS de son ancien collègue : "Je vais me faire virer. Content de t'avoir connu". Quelques SMS et quelques coups de fil puis plus rien.

Jérôme Kerviel encourt jusqu'à cinq ans de prison et 375.000 euros d'amende. Pour la Société Générale, il est le seul responsable de la perte de près de 5 milliards d'euros de la banque début 2008.

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