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Procès des parents de Bastien : "Personne n'a vu les bleus ?"

Pour cette deuxième journée du procès pour infanticide aux assises de Seine-et-Marne, l'accent est mis sur la responsabilité des acteurs secondaires, l'école comme les services sociaux. La directrice de l'école a exprimé ses remords, l'oncle de Bastien sa colère.
Article rédigé par franceinfo
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  (Le père de Bastien l'avait enfermé dans une machine à laver lancée sur essorage pour le punir. © MaxPPP)

Le deuxième jour d'audience a été lui aussi très éprouvant aux assises de Seine-et-Marne, où s'est ouvert mardi le procès des parents du petit Bastien. Mercredi, en larmes, la directrice de l'école de l'enfant a exprimé ses remords, regrettant d'avoir signalé à sa mère une "bêtise " de Bastien, qui lui a valu d'être puni à mort par son père qui l'a enfermé dans la machine à laver.

"J'ai lui ai signalé qu'il avait fait une bêtise de plus et qu'il fallait mettre en place quelque chose pour l'aider dans son comportement à l'école" 

Le 24 novembre 2011, soit la veille du meurtre de Bastien, Stéphanie Petitfrère a signalé à Charlène Cotte que son fils avait jeté dans les toilettes un dessin d'un camarade. "J'ai lui ai signalé qu'il avait fait une bêtise de plus et qu'il fallait mettre en place quelque chose pour l'aider dans son comportement à l'école ", a raconté la directrice, la voix hachée par l'émotion. "Je me dis que si je n'avais pas informé la mère de cette bêtise, peut-être que Bastien serait encore là ", a confié la directrice, en larmes.

La responsabilité des service sociaux en question

C'était bien la question clé de cette journée d'audience encore chargée d'émotion : "qui a fait quoi ? " C'est cette même question que pose Jéremy cotte, l'oncle de Bastien, qui pointe du doigt l'ignorance des services sociaux.

Agé de 26 ans, le jeune frère de Charlène est arrivé comme un tourbillon dans la salle d'audiance. C'est le premier à parler de l'enfant avec amour, et le premier, à l'époque, à avoir alerté la police pour les mauvais traitements affligés à l'enfant par son père. Il ne comprend pas que les assistantes sociales n'aient rien vu : "personne n'a vu les bleus ? C'est ça, des bons parents pour vous ? " s'emporte le jeune homme. 

C'est la voix chevrotante que la directrice générale adjointe des solidarités au conseil général considère qu'ils ne sont pas "responsables de l'acte qui a conduit à la mort de l'enfant ", déclare t-elle, visiblement chamboulée.

"Notre mission à nous, c'est d'aider les parents, de combler les carences d'hygiène, d'éducation. [...] Le danger pour nous dans cette famille, c'était que les parents étaient dépassés. Mais à aucun moment nous avons relevé des stigmates de maltraitance sur Bastien, ça ne veut pas dire qu'il n'y en avait pas."

La directrice adjointe explique que si les service sociaux n'ont rien remarqué, c'est aussi par manque de temps : "Vous savez, nous ne passons pas 24 heures sur 24 avec les familles et dans le département de Seine-et-Marne, on doit s'occuper de 5.000 enfants. "

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