Procès Clearstream : Imad Lahoud charge Jean-Louis Gergorin
A l'été 2003, Imad Lahoud, ex-trader et mathématicien, a récupéré auprès du journaliste Denis Robert et de l'ancien auditeur stagiaire Florian Bourges un certain nombre de fichiers bancaires authentiques de la chambre de compensation luxembourgeoise Clearstream. Ces fichiers, qui ont ensuite été falsifiés, ont atterri un an plus tard sur le bureau du juge Renaud van Ruymbeke. Objectif : faire croire que certaines personnalités, dont Nicolas Sarkozy, détenaient des comptes occultes.
Imad Lahoud, a affirmé aujourd’hui avoir récupéré les listings authentiques sur ordre de la DGSE, de Jean-Louis Gergorin (ex-vice-président d'EADS), puis du général Rondot. "J'ai manipulé Denis Robert et Florian Bourges: c'étaient les ordres, je me suis exécuté. Les ordres de la DGSE d'une part, ensuite de Jean-Louis Gergorin et pour finir de Philippe Rondot", ex-conseiller du ministre de la Défense pour le renseignement et les opérations spéciales.
"Tout ce que dit M. Lahoud est faux, tout est inventé", a alors réagi Jean-Louis Gergorin également poursuivi dans ce dossier. "C'est un tissu total de contrevérités pour ne pas dire de mensonges", a-t-il renchéri.
Autre confirmation d’Imad Lahoud aujourd’hui : avoir rajouté le nom de Nicolas Sarkozy aux listings de comptes Clearstream. Mais il assure avoir agi à la demande expresse de Jean-Louis Gergorin. "Je n'ai jamais transmis le nom de Sarkozy (...) J'ai recopié sur un modèle papier que m'a tendu Jean-Louis Gergorin les noms et des dizaines de colonnes derrière" qui "ont ensuite été intégrés aux listings Clearstream", a expliqué M. Lahoud. "Je ne me suis pas réveillé un matin en me disant: 'tiens, je vais ajouter le nom de Sarkozy'. Je ne savais pas que c'était son nom".
Le président de la République apparaît sur les listings sous les noms de Stéphane Bocsa et Paul de Nagy, ses deuxième et troisième prénoms et le complément de son patronyme. "Je le regrette amèrement", a encore ajouté M. Lahoud , affirmant n'être qu'une "petite main", mais "en aucun cas l'auteur de cette affaire".
Nicolas Sarkozy a précisé qu'il ne renoncerait pas à sa constitution de partie civile dans le procès de l'affaire Clearstream.
Il ne retirera pas sa plainte.
“J'ai certainement beaucoup de défauts mais je ne suis pas un homme qui ment. Je ne suis pas un homme qui renonce et je ne suis pas un homme qui plaisante avec les principes d'honneur et de probité”, a déclaré le chef de l'Etat lors d'un entretien sur
TF1 et France 2, à New York.
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