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Premier jour du procès Kerviel : le trader contre-attaque

A son arrivée au palais de justice de Paris, il a été littéralement assailli par les photographes et les cameramen. La forte médiatisation de ce procès n'a pas entamé la combativité de Jérôme Kerviel : lors de cette première journée d'audience, l'ancien trader a affirmé que la Société Générale était au courant des opérations qui lui sont reprochées et qui ont conduit à une perte de 4,9 milliards d'euros.
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Il a mis plus de dix minutes à parcourir les 200 mètres qui séparait l'entrée du palais de justice à la salle d'audience. Dix minutes pendant lesquelles Jérôme Kerviel a été photographié, interrogé, sollicité. Costume bleu sombre, visage fermé, le prévenu n'a pas ouvert la bouche devant les médias.

Mais une fois devant le 11ème tribunal correctionnel, Jérôme Kerviel s'est montré plus loquace. Celui qui s'est sobrement présenté comme un "consultant informatique" gagnant "2.300 euros net par mois" a d'emblée mis en cause la Société Générale : dans une salle des marchés, "tout se voit, tout s'entend". Impossible donc que ses supérieurs aient ignoré ses prises de position risquées. L'ancien trader assure que la banque a fermé les yeux tant que sa stratégie s'est avérée payante : les "encouragements" de ses supérieurs l'ont incité à "continuer" ses agissements.

Jérôme Kerviel, "le pion d'un système"

La perte de 4,9 milliards d'euros ? "Ce n'est pas un homme qui est responsable de cela mais un système. Celui qui comparaît devant le tribunal est un pion, un pion qu'on a utilisé et dont on a tiré profit, et (...) qu'on a jeté" a affirmé son avocat Olivier Metzner.

Dès demain, cette ligne de défense sera confrontée aux premiers témoignages. Seront entendus ce mercredi un ancien patron de Jérôme Kerviel et un ancien président de
l'Autorité des marchés financiers, le "gendarme" des places boursières.

Poursuivi pour "faux, usage de faux, abus de confiance,
introduction frauduleuse de données dans un système
informatique", Jérôme Kerviel encourt jusqu'à cinq ans de prison
et 375.000 euros d'amende.

Céline Asselot avec agences

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